Centrafrique : les divergences persistent aux pourparlers de paix à Khartoum

Mercredi 30 Janvier 2019 - 15:59

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Commencées le 24 janvier entre les quatorze groupes armés opérant sur le territoire centrafricain et les autorités de Bangui, les discussions achoppent actuellement sur de nombreux points, dont celui d’une amnistie, a-t-on appris.

D’après des sources proches du gouvernement soudanais, les négociations se sont concentrées à partir de cette semaine sur « les revendications des groupes armés, notamment l’épineuse question d’amnistie et de la formation d’un gouvernement d’union nationale ». Et jusqu’au 29 janvier, ces revendications n’avaient pas trouvé de réponse du côté des autorités qui ont toujours refusé l’amnistie des chefs de guerre dont plusieurs sont sous sanctions onusiennes ou cités pour violations des droits de l’homme dans des rapports d’ONG.

Le pouvoir maintient sa position au sujet de l’amnistie alors que les groupes armés souhaitent « la dissolution du gouvernement et la formation d’un gouvernement de sortie de crise » dont le Premier ministre serait issu de leurs rangs. « Nous avons constaté après lecture minutieuse que nos points fondamentaux et vitaux de nos revendications n’ont pas été pris en compte dans le draft d’accord de paix », a confié un représentant des milices antibalaka de la branche proche de Patrice-Edouard Ngaïssona, récemment transféré à la Cour pénale internationale.

Evoquant les revendications de son mouvement, un représentant du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), le plus important groupe armé du pays, issu de la rébellion de la Séléka un temps au pouvoir a dit : « En l’état actuel des choses, nous aussi on rejette leur accord et chacun rentre chez soi ».

Les pourparlers de la capitale soudanaise réunissent depuis près d’une semaine de hauts responsables centrafricains et les chefs des principaux groupes armés opérant sur le territoire. Ce face-à-face inédit a été préparé depuis 2017 par l’Union africaine et est soutenu par les principaux partenaires de Bangui. Y sont notamment présents les chefs des groupes majeurs issus de l’ex-coalition de la Séléka - qui avait marché sur Bangui en 2013 -, qui contrôlent aujourd’hui une majorité du territoire.

Si dès le début des négociations, leur présence n’était pas confirmée, Ali Darassa (chef de l’Unité pour la paix en Centrafrique ) et Noureddine Adam (chef politique du FPRC) étaient bien présents à la table des négociations mercredi à Khartoum, selon des sources proches des discussions.

En attendant les conclusions de ces négociations, dont le but est d’aboutir à un accord et à la mise en place d’un comité de suivi, les autorités soudanaises pensent que ces pourparlers de paix devraient durer « deux à trois semaines ».

Rappelons que sept accords de paix avaient déjà été signés depuis le début de la crise centrafricaine, fin 2012, sans qu’aucun n’arrive à ramener la stabilité dans ce pays.

Nestor N'Gampoula

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