Centrafrique : près de la moitié de la population a besoin de l’aide humanitaire

Mardi 29 Novembre 2016 - 14:43

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Quelques jours après la conférence des donateurs à Bruxelles, l’ONU et la République centrafricaine ont lancé, le lundi 29 novembre à Genève, un appel de fonds de près de 400 millions de dollars US pour couvrir les besoins humanitaires dans ce pays, touchant près de la moitié de la population.

Expliquant aux journalistes les raisons de l’appel de fonds lancé à ce sujet, le coordonnateur de l’action humanitaire pour la Centrafrique, Fabrizio Hochschild, a dit que des décennies de pauvreté chronique, conjuguées à une longue liste de conflits, sont à l’origine de cette « urgence humanitaire ».

Selon les Nations unies, près de 400 millions de dollars seront nécessaires l’année prochaine pour venir en aide à 1,6 million de Centrafricains, conformément au plan de réponse humanitaire 2017, qui complémente le Programme quinquennal national de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique (RCPCA), lancé à Bruxelles le 17 novembre.

« Les efforts humanitaires sont absolument primordiaux afin de pouvoir sauver les vies de personnes qui figurent parmi les plus pauvres et les plus oubliées au monde », a souligné Fabrizio Hochschild.

A Genève, le Coordonnateur de l’action humanitaire pour la Centrafrique et la ministre centrafricaine des Affaires Sociales et de la Réconciliation nationale, Virginie Baikoua, ont demandé aux pays donateurs de mettre la main à la poche pour rassembler 399 millions de dollars (377 millions d’euros) afin de venir en aide l’année prochaine à la population en difficulté. Une fois cet appui apporté, il s’ajoutera aux 2,2 milliards de dollars (2 milliards d’euros) promis par des donateurs internationaux au début du mois à Bruxelles, en soutien au Programme quinquennal national de relèvement et de consolidation de la paix en Centrafrique.

« Nous pensons aussi que c’est un pays qui peut se redresser et qui a pris de très importantes décisions dans cette direction », a relevé Fabrizio Hochschild. Il faisait allusion à l’élection démocratique ayant  porté le président Faustin Archange Touadéra au pouvoir au début de cette l’année. « Les efforts humanitaires sont cruciaux pour stabiliser le pays pendant que les besoins urgents en terme de développement, politiques et sécuritaires sont traités », a-t-il poursuivi.

Pour Virginie Baikoua, il faut que le pays retrouve la paix et la stabilité pour faire face à ses multiples besoins. « Aujourd’hui, la situation humanitaire est encore préoccupante (...) Il ne faut pas oublier le volet humanitaire », a-t-elle insisté.

Malgré un énorme potentiel agricole, la Centrafricaine détient un des taux les plus élevés de malnutrition chronique au monde avec un enfant sur deux malnutri. L’insécurité persistante, un faible accès à l’eau potable et aux services de santé, figurent parmi les principales raisons. Et l’appel de fonds lancé à Genève témoigne de la fragilité de la situation sécuritaire dans ce pays et de la situation humanitaire.

Depuis que les nouvelles autorités dirigent le pays, la Centrafrique peine toujours à se relever du chaos de la guerre civile provoquée en 2013 par le renversement de l’ex-président François Bozizé, par des rebelles séléka, majoritairement musulmans. Cela avait entraîné une contre-offensive des milices anti-balaka, majoritairement chrétiennes.

 

Nestor N'Gampoula

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