Climat : le monde appelé à s’adapter à des conséquences inévitables

Mardi 10 Septembre 2019 - 13:53

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Une commission internationale codirigée par l’ex-secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a plaidé, le 10 septembre, pour que le monde accélère sa préparation aux effets néfastes du changement climatique, adaptation qui présente des opportunités économiques.

« Nous sommes la dernière génération qui peut changer le cours du changement climatique, et la première qui doit vivre avec ses conséquences », a déclaré Ban Ki-moon, lors de la présentation du rapport à Pékin. Il a insisté sur les choix qui s’imposent à l’humanité au sujet du climat. « Remettre à plus tard et payer, ou planifier et prospérer », a-t-il résumé, en reprenant le slogan de la commission.

Parlant du récent ouragan Dorian, qui a notamment dévasté les Bahamas, Ban Ki-moon a relevé, lors d’une conférence téléphonique, en marge de la présentation du document, que la multiplication de tels phénomènes pouvait donner « un sentiment d’inévitabilité et d’impuissance ». « Mais ce n’est tout simplement pas vrai et renforcer l’adaptation a du sens économiquement parlant, peut sauver des vies (...) et bâtir un avenir meilleur », a-t-il ajouté.

Le texte de la commission mentionne cinq domaines - systèmes d’alerte avancés, adaptation des infrastructures, améliorations agricoles, protection des mangroves, protection des ressources en eau - dans lesquels des investissements de mille huit cents milliards de dollars pourraient générer « des bénéfices nets de sept mille cents milliards ». « Les actions pour ralentir le changement climatique sont prometteuses, mais insuffisantes. Nous devons investir dans un effort massif pour nous adapter à des conditions désormais inévitables : hausse des températures, montée des océans, tempêtes plus fortes, pluviométrie plus imprévisible », résument ses auteurs.

Le rapport signale, en outre, que sans adaptation, les rendements agricoles pourraient chuter jusqu’à 30% d’ici à 2050, affectant principalement les petits fermiers. 

S’agissant du nombre de personnes manquant d’eau au moins un mois dans l’année, l’étude dit qu’il pourrait passer de 3,6 milliards aujourd’hui à plus de cinq milliards en 2050. « Une adaptation bien menée peut apporter une meilleure croissance et du développement » avec un « triple dividende » fait de pertes évitées, de retombées économiques (risques réduits, meilleure productivité, innovation) et bénéfices sociaux et environnementaux, estime le texte. « L’adaptation n’est pas une alternative aux efforts redoublés contre le changement climatique, mais un complément essentiel », poursuivent les auteurs du document, arguant que l’inaction expose le monde à « un énorme bilan économique et humain ».

Pour le ministre chinois de l’Environnement, Li Ganjie, dont le pays est le plus gros émetteur mondial de CO2, les mesures d’adaptation envisagées au sujet des dérèglements climatiques sont « une exigence indispensable au développement durable de la Chine ».

Outre l’ancien secrétaire général de l’ONU, la Commission ayant présenté le rapport est co-présidée par Bill Gates, fondateur de Microsoft et militant pour le climat, et Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale et pressentie pour devenir patronne du Fonds monétaire international.

 

 

 

 

Nestor N'Gampoula

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