Climat : un défilé mondial pour réclamer des actions fortes

Mercredi 13 Mars 2019 - 17:45

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La jeunesse mondiale sera dans la rue le 15 mars pour demander aux adultes de prendre des mesures qui s’imposent en vue de faire face aux changements climatiques. L’appel est une initiative du mouvement Fridaysforfuture de l’adolescente suédoise, Greta Thunberg.

Lycéens et étudiants se préparent à quitter leurs salles de classe de Sydney à Paris, de Tokyo à Montréal, de Hong Kong à certaines villes africaines pour cette « grève mondiale de l’avenir », qui va être un test pour une mobilisation inédite inspirée par la jeune suédoise.

« Nous faisons grève pour dire à nos gouvernements de faire leurs devoirs et de nous montrer des preuves ! », peut-on lire dans l’appel publié sur Facebook. Par ces mots, les jeunes du monde entier veulent se rendre effectivement compte que des mesures drastiques sont prises pour limiter le réchauffement à un maximum de +2°C par rapport à l’ère préindustrielle, comme prévu par l’Accord de Paris. Ils tiennent à cela parce que pour « l’instant, les dirigeants disent simplement qu’ils vont essayer de faire de leur mieux », comme le notait récemment Greta Thunberg. Pas suffisant parce que « notre maison brûle : je veux que vous commenciez à paniquer », soulignait-elle.

Le Fridaysforfuture, nom du mouvement de Greta Thunberg, la nouvelle égérie du climat de 16 ans, prévoit que plus de mille rassemblements se tiendront dans une centaine de pays pour répondre à l’appel sur la grève mondiale de l’avenir.

Karen O’Brien, sociologue de l’université d’Oslo, en Norvège, salue le mouvement des jeunes pour le climat. « Ce moment est très important, pas seulement en termes du nombre de jeunes gens qui feront grève, mais pour les conversations que cela va provoquer dans les familles, entre amis et dans les écoles », commente-elle. « Le test du mouvement ne sera pas la taille de la foule (...) mais dans les actions prises dans la société en réponse à la crise climatique », poursuit-elle.

Les dirigeants du monde appelés à tenir leurs engagements

 Plusieurs analystes pensent que ces jeunes vont faire bouger les choses en amenant les dirigeants du monde à matérialiser leurs projets sur le climat. « Ce sont les électeurs de demain, ils sont regardés avec intérêt par les partis politiques et les groupes intérêt », relève Sébastien Treyer, directeur général de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Quant à certains responsables politiques, en Allemagne, au Royaume-Uni ou à Hong Kong, ils ont bien essayé de renvoyer ces jeunes à leurs études, en allant jusqu’à évoquer des conséquences en cas d’école buissonnière.

Dans certains pays, comme c’est le cas en France, des mesures sont déjà prises pour que l’appel à la grève sur le climat ne soit pas suivi. Pour ce faire, le ministre de l’Education nationale a appelé à des débats sur le climat dans les lycées ce même vendredi. Un « geste désespéré pour tenter d’étouffer les contestations », a dénoncé le collectif Youth for climate France.

A contrario, et selon des sources concordantes, plusieurs maires de l’alliance C40 des grandes villes pour le climat, comme Paris et Milan, ont apporté leur soutien aux jeunes. Dans un communiqué, le maire de Sydney, Clover Moore, se dit « fier d’être solidaire » du « combat pour la justice », mené par les jeunes de Fridaysforfuture. « Ils ont le plus à perdre de l’inaction des gouvernements », a-t-il déclaré.

Il y aura « un avant et un après » 15 mars, espère l’ONG 350.org. « Cette grève mondiale sera un tournant dans l’histoire mondiale, un moment où les adultes apprendront à suivre leurs enfants », estime son coordinateur, Nicolas Haeringer.

La mobilisation des jeunes s’inscrit dans un mouvement citoyen plus large pour le climat, avec des actions de désobéissance civile ou des recours en justice comme la plainte pour « inaction climatique » qui doit être déposée, ce 14 mars, à Paris, contre l’Etat par quatre ONG soutenues par plus de deux millions de pétitionnaires.

Signalons que jusqu’à présent, l’appel à la mobilisation hebdomadaire lancé par la militante suédoise, qui brandit seule tous les vendredis depuis l’été sa pancarte « Grève de l’école pour le climat » devant le parlement à Stockholm, a été suivi dans quelques pays, notamment en Belgique ou en Allemagne, où les jeunes ont manifesté par milliers.

 

 

Nestor N'Gampoula

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