Commerce : les États-Unis bloquent l'élection de Ngozi Okonjo-Iweala comme patronne de l'OMC

Lundi 2 Novembre 2020 - 11:36

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En froid avec l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'administration américaine  a opposé son veto au choix consensuel des autres pays de confier la direction de l'OMC à Ngozi Okonjo-Iweala, ancien ministre des Finances du Nigéria et haut responsable de la Banque mondiale ( BM), face à la ministre sud-coréenne du Commerce Yoo Myung-hee. 

Washington bloque le choix de Ngozi Okonjo-Iweala

La Nigériane était la candidate la plus susceptible d'obtenir le soutien consensuel des 164 membres de l'OMC semblant ouvrir la voie à sa nomination. Washington a cependant rejeté ce résultat et a maintenu son soutien à la sud-coréenne.  L'ambassadeur américain auprès de l’OMC a fait savoir que son pays y opposait son veto, et n'a pas le soutien des Etats-Unis caché à la ministre sud-coréenne du Commerce, Yoo Myung-hee, plongeant l’institution dans une incertitude totale. Plusieurs sénateurs américains républicains ont demandé que les Etats-Unis quittent l'organisation.

 Ngozi Okonjo-Iwea met les intérêts américains en danger

«Vingt-sept délégations représentant un grand nombre de pays ont pris la parole et tous ont exprimé un soutien très fort au processus et au résultat, tous sauf un, les Etats-Unis », a déclaré Keith Rockwell, le porte-parole de l’organisation. La position de la Maison-Blanche a semé le doute sur la course à la direction de l'OMC. Le représentant américain au commerce, Robert Bloomberg Lighthizer,  a écrit : « L'OMC a cruellement besoin d'une réforme majeure. Elle doit être dirigée par une personne ayant une réelle expérience pratique sur le terrain. Il considère que Ngozi Okonjo-Iweala est trop étroitement aligné sur les internationalistes et est un obstacle potentiel à ses projets de réforme des réglementations commerciales internationales.»

Le blocage des États-unis est sans surprise

Le scénario de blocage n’est pas une surprise. «Nous ne devons pas l’exclure, avait déclaré à Bloomberg l’Américain Rufus Yerxa, ancien haut cadre de l’OMC. Si tel est le cas, nous trouverons une solution après les élections américaines du 3 novembre". Ce n'est pas  la première fois que les États-Unis utilisent leur droit de veto à l'OMC. Ils l'avaient déjà fait en 1999, scindant le mandat de quatre ans en deux périodes de deux ans.

Washington soutient la sud- coréenne Yoo Myung-hee

Les Etats-Unis, alliés historiques de la Corée du Sud, avaient fait savoir leur préférence pour Yoo Myung-hee. L’Union européenne ( UE), l’autre force qui compte dans le choix, était plutôt divisée, de nombreux pays penchant en faveur de la candidate nigériane. Mais officiellement, Bruxelles s’est prononcée en sa faveur au nom des relations historiques avec le continent africain. Adoubée par l’Union africaine (55 pays), Ngozi Okonjo-Iweala a aussi compté sur le soutien des autres pays en développement.

« L’OMC reste les bras croisés »

Ngozi Okonjo-Iweala se disait navrée que l’OMC se trouve paralysée alors que le monde avait un besoin urgent de l'nstitution en cette période marquée par la pandémie de Covid-19. Selon elle, l'OMC a un rôle important à jouer pour faciliter un accès mondial aux vaccins contre le coronavirus. «La santé des populations est aussi l’affaire de l’OMC, affirmait-elle. Et d’ajouter: « Nous traversons une pandémie et l’OMC reste les bras croisés faute de directeur ». L'OMC réunira ses membres le 9 novembre pour décider de la suite.

Noël Ndong

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