Conseil supérieur de la magistrature : plus de deux cents faussaires identifiés

Mardi 20 Mars 2018 - 14:45

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Le nombre révélé est le résultat d’une enquête réalisée par une commission spéciale instituée en vue d’étudier les dossiers des magistrats et dont le rapport vient d’être remis au ministre de la Justice.

Le ministre de la Justice et garde des sceaux, Alexis Thambwe Muamba, a promis d’extirper de la magistrature tous les faussaires identifiés à l’issue d’une enquête dont il a réceptionné le rapport, le 19 mars. À l’en croire, l’objectif est de n’y garder que les vrais magistrats, qui devront, en plus, être payés par le Trésor public.

Après avoir clôturé son enquête, la commission spéciale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM) chargée de la vérification des dossiers administratifs et du contrôle physique des magistrats a remis le rapport final de son travail au ministre de la Justice. Ce rapport note, en effet, que sur les trois mille magistrats congolais ayant subi cette enquête administrative, plus de deux cents ont été identifiés comme faussaires et fictifs.

Un mal très profond et intolérable

Dans ce nombre de magistrats pointés et qui seraient entrés par effraction dans ce corps, le rapport a constaté des faussaires ainsi que ceux recrutés en dépassement de l’âge requis. Il y a également été décelé quelques déserteurs qui étaient toujours payés comme magistrats.

Pour le ministre  Alexis Thambwe Muamba, le mal était très profond et intolérable dans la magistrature. « La commission a pu établir qu’il y a beaucoup d’individus qui sont dans le corps de la magistrature et qui ne devraient pas y être. On va pourvoir extirper du corps ceux qui ne devraient pas y être pour n’y maintenir que des vrais magistrats », a-t-il prévenu.

Alexis Thambwe Muamba, qui a dit que certains de ces magistrats fictifs identifiés étaient déjà arrêtés, a également assuré de tout mettre en œuvre pour éviter qu'ils n’échappent aux poursuites judiciaires. « Il y a quelques individus qui sont aux arrêts. Mais là, c’était pour des procédures de flagrance. Deux autres sont en fuite. On va remettre le rapport au président de la République et lui proposer les mesures qu’il faut prendre. Ces mesures sont très claires : plus de deux cents individus seront chassés de la magistrature », a promis le ministre, indiquant qu'il travaillera avec le président du CSM pour des dispositions nécessaires.

Il est rappelé que cette commission spéciale chargée de la vérification des dossiers administratifs et du contrôle physique des magistrats a été instituée, consécutivement à une résolution de l’assemblée générale du CSM lors de sa cinquième session extraordinaire d’octobre 2017, notamment pour identifier les faussaires qui continuent à être payés par le Trésor public.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Des magistrats devant la Primature, lors d’une marche de protestation contre leurs conditions de travail, le 30/9/2011 Ph. Radio Okapi/ John Bompengo

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