Coopération : la majorité des Congolais peu informée des actions des pays et organisations partenaires

Mercredi 6 Novembre 2013 - 19:02

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Une étude menée par l’Agence Target dans sept villes de la RDC a révélé un pourcentage très élevé de « sans opinions » parmi les personnes interrogées.

L’échantillon a représenté un total de 3528 personnes, réparties sur sept villes congolaises. Selon Serge Mumbu, le directeur général de Target, cette étude quantitative de plus de soixante dix pages a eu pour objectif d’évaluer la perception des actions des pays et organisations partenaires dans plusieurs secteurs, notamment l’aide alimentaire, l’économie, la santé, la justice, le genre, la gouvernance et la lutte contre la corruption. Il s’est dégagé plusieurs constats.

En effet, le manque d’information et, éventuellement, l’absence de pertinence des actions, au regard de leurs attentes, ont concouru ensemble à augmenter sensiblement le pourcentage des « sans opinions ». D’ailleurs les statistiques détaillées fournies à la presse lors des échanges ont confirmé un grand déficit de communication des actions. La  majorité des Congolais est informée a une perception des actions des pays et organisations occidentaux, au détriment des locaux. Toutefois, la Chine est citée en première position sur le volet économique, soit 22% des personnes interrogées, loin devant les États-Unis d’Amérique (13%) et la France (5%).

« La perception sur les Chinois était globale, dans les sept villes du pays ». Cela explique, par exemple, la perception qu’ont les Congolais du Japon qui a construit le pont Maréchal. Cette perception ne reflète pas la réalité de la coopération entre la RDC et ses partenaires au développement. Et l’on voit se dégager des tendances sur les rares personnes informées. Les pays les plus cités sont la France en matière de démocratie, la Belgique pour l’éducation, la Suisse pour la santé, et les États-Unis d’Amérique pour l’aide alimentaire, la justice, la gouvernance et le genre.

 

En matière économique, l’on a enregistré respectivement 78% de « sans opinions » sur la question des organisations partenaires, et 45% pour celle des pays partenaires. En matière de gouvernance, l’on a compté jusqu’à 90% de « sans opinions » sur la perception des organisations partenaires, et 66% pour celle des pays partenaires. Même sur les questions très médiatisées liées au genre, avec les violences sexuelles récurrentes dans les parties du pays en proie aux guerres fratricides, à l’aide alimentaire et à la justice, une majorité des Congolais n’est pas informée des actions en cours. Serge Mumbu a fait remarquer aussi que les plus grandes villes du pays, comme Kinshasa et Lubumbashi, ont révélé aussi une grande carence d’informations, avec des taux élevés des « sans opinions ».

Pour les villes de Goma, Bukavu et Mbuji-Mayi, un paramètre a eu une incidence néfaste : la faible exposition aux médias. De ce qui précède, le patron de Target a invité les pays et organisations partenaires à revoir leur stratégie de communication, au besoin en les adaptant aux vraies attentes de leurs cibles. Il faut opérer des choix plus stratégiques sur les médias à cibler ainsi que de la langue, la visibilité et pertinence des actions, ainsi que le développement d’une coopération « de proximité » à partir des provinces. Les Congolais ont démontré une faible perception de la coopération régionale avec les pays voisins.

Laurent Essolomwa