Coronavirus : Antonio Guterres plaide pour l’Afrique

Samedi 28 Mars 2020 - 18:45

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Inquiet pour le continent africain face à la propagation du Covid-19 qui évolue encore de manière exponentielle, le secrétaire général de l’ONU a appelé, le 27 mars, dans une interview, à soutenir l’Afrique.

Antonio Guterres estime qu’il faudrait environ trois mille milliards de dollars soit l’équivalent de 10 % du PIB mondial pour endiguer la pandémie dans les pays en développement, et notamment en Afrique. Il soutient la proposition franco-allemande d’une coordination par le G20 de cet effort logistique et financier.

« La maladie est en train de se développer rapidement aussi en Afrique. Elle a commencé en Chine, ensuite elle arrive en Corée, en Iran puis en Europe, et maintenant  aux États-Unis. Mais elle va vers le Sud. Elle y va très rapidement. Mais à la différence des pays cités dans le Sud il y a très peu de capacité, très peu de réponses du point de vue médical et du point de vue économique », a fait savoir le patron de l’ONU.

Selon le diplomate onusien, face à cette pandémie et vu la faiblesse des capacités de l’Afrique, ce continent doit être une priorité pour la communauté internationale.

« Comme le président Macron l’a dit pendant le G20, il faut absolument faire de l’Afrique une priorité de la communauté internationale. Cela veut dire un investissement massif et du point de vue de la capacité des équipements, des équipements de tests, des équipements des respirateurs, des équipements pour que les médecins et les autres travailleurs de santé puissent être vêtus, de masques », a-t-il soutenu.

Pour le patron de l’ONU, cela passe par « une mobilisation gigantesque ». Il est encore temps, dit-il, d’éviter le pire. Il fait remarquer en revanche que « sans cette mobilisation gigantesque, je crains qu’on ait en Afrique des millions et des millions de personnes infectées. Et même si la population est plus jeune que dans le Nord, dans les pays développés, il y aura nécessairement des millions de morts ».

A en croire le secrétaire général de l’ONU, dans ce cas de figure, « où le virus se transmet sans limite, les risques de mutation sont plus grands. Et s’il y a une mutation, alors, tous les investissements qu’on est en train de faire pour les vaccins seront perdus. Et la maladie reviendra du Sud vers le Nord ». Pour Antonio Guterres, C’est dans l’intérêt des pays du Nord de faire cet investissement massif vers l’Afrique.

Quant à l’appel au cessez-le-feu mondial lancé le 23 mars, Antonio Guterres reconnaît un risque d’échec. « Tous mes représentants spéciaux et les chefs des opérations de maintien de la paix sont engagés dans des négociations pour transformer cet appel en acceptation de cessez-le-feu », a-t-il expliqué. Le principe en a d’ailleurs été accepté au Yemen, par quelques acteurs en Syrie, et même en Libye, au Cameroun et aux Philippines.

Mais, a-t-il poursuivi, « entre l’acceptation du principe et l’application concrète du cessez le feu, il y a un énorme travail à faire. Et il faut que tout le monde comprenne que notre ennemi, c’est le virus et pas les hommes et femmes qui sont en conflit ».

Yvette Reine Nzaba

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