Couleurs de chez nous: Samedi à Brazzaville

Vendredi 21 Décembre 2018 - 12:38

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Les Congolais se souviendront, peut-être, de cette belle production radiophonique qui passait sur les antennes nationales. Il s’agit de « Samedi na Brazza », autrement dit « Samedi à Brazzaville ».

Outre les chansons diffusées, à la demande des auditeurs surtout, cette émission d’animation interactive faisait la promotion de la vie à Brazzaville, le week-end. D’ailleurs, elle finira par devenir « Week-end na Brazza ». Au menu : l’agenda de fin de semaine en termes de spectacles musicaux ; les dernières sorties de studio ; etc. Si les Congolais avaient deux hobbies, c’étaient la musique et le sport. Pour le premier, chacun se devait d’être sur son trente et un  car musique devait rimer avec élégance. C’était l’époque où les orchestres faisaient la réputation des bars-dancings et vice versa. C’était hier.

Aujourd’hui, les choses ont changé. Samedi à Brazzaville ou ailleurs au Congo est désormais dominé par les cérémonies de mariage. Qu’il soit coutumier ou civil. En quête d’événements, certains restent cependant nostalgiques des retraits de deuil et, quand la date le permet, on célèbre les anniversaires.

Samedi à Brazzaville : les femmes portent leurs plus beaux atours ; les hommes sortent les plus beaux costumes jamais portés et quitte à rivaliser avec le candidat au mariage. L’événement donne lieu à divers spectacles au nombre desquels les carnavals à travers les rues, avenues et artères de la ville.

Samedi à Brazzaville : ce sont ces banderoles et autres supports visuels qui surplombent les rues et les bâtiments pour informer le grand public. Et orienter les invités. C’est surtout cette occupation générale des rues. En effet, le mariage, coutumier notamment, se célèbre au domicile du chef de famille (le père de la femme). Les parcelles de Brazzaville, avec leurs 400 mètres carrés de superficie, ne pouvant contenir tous les invités et les non-invités au mariage, obligent les organisateurs à investir la rue. Plutôt à l’envahir. Avec ou sans autorisation de la mairie.

Des cérémonies infinies dont les heures de début et de fin ne sont indiquées qu’à titre protocolaire. Pour le même événement, invités et organisateurs peuvent consommer deux heures rien que pour les arrivées. Au point que certains, voulant jouer aux gens ponctuels, finissent par se lasser et ne plus assister à l’acte solennel.

A Brazzaville, c’est un risque que de répondre à deux invitations au mariage. Parce que le premier auquel on se rend dure de 9 h à 22 h si l’on prend tous les actes et lieux de célébration : mairie, église, apéritif en l’église, dîner et, enfin, la danse dans une boîte de nuit.

Autant d’épisodes mentionnés sur la carte d’invitation en guise d’avertissement pour aider l’invité à choisir la scène à laquelle il compte assister. D’ailleurs, pour le même événement, tous ne reçoivent pas la même carte. Il faut un statut particulier pour espérer être invité à tous les lieux. En d’autres termes, ce ne sont pas les mêmes invités que l’on retrouve aux mêmes endroits comme on peut le voir dans les vidéo reportages tournés à cet effet.

Samedi à Brazzaville ? C’est comme samedi au Congo : la fête partout ! Et dimanche à Brazzaville alors ? Toujours la fête mais sous des couleurs diverses et variées. A suivre…

Van Francis Ntaloubi

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