Covid-19 : agression des agents de la riposte dans certains quartiers à Kinshasa

Mercredi 20 Mai 2020 - 14:32

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Dans son bulletin du 19 mai 2020, le secrétariat technique de la riposte à la pandémie de la Covid-19 déplore des séquestrations et agressions des équipes de riposte qui se sont multipliées au niveau de la communauté dans la ville capitale.

Les activités que mène présentement le Comité multisectoriel de la riposte au coronavirus à Kinshasa se butent à une certaine résistance de la population qui continue à nier l’existence de la pandémie. Dans les quartiers chauds de la périphérie kinoise, les équipes de la riposte ne sont pas toujours les bienvenues. Difficile de faire comprendre aux habitants de ces coins de la capitale la réalité de la pandémie qui, dans leur entendement, passe pour une simple vue de l’esprit, ou mieux pour une simple illusion. Les plus critiques vont jusqu’à récuser les chiffres publiés régulièrement par l’INRB en rapport avec la tendance évolutive de la pandémie estimant qu’il s’agit d’un business de mauvais goût destiné à justifier les dons perçus des bailleurs.

Dans le district de la Tshangu particulièrement, la population se comporte comme si de rien n’était et vaque normalement à ses occupations, faisant fi des gestes barrières, encore moins de la distanciation sociale. Dans ce contexte de reniement collectif où des convictions se solidifient au fil des jours, les équipes de la riposte qui y sont déployées éprouvent des difficultés pour faire correctement leur travail. Les agents de la riposte à la Covid-19 sont particulièrement les plus ciblés par la population qui refuse délibérément de répondre à leurs sollicitations. Une attitude qui met en mal le travail de surveillance et de repérage des cas suspects aux fins d’évacuation. « Des séquestrations et agressions des équipes de la riposte à la Covid-19 se sont multipliées au niveau de la communauté à Kinshasa. Ce mouvement de résistance entraîne la paralysie des activités de surveillance, notamment la recherche active des cas », peut-on lire dans le bulletin du comité multisectoriel du mardi 19 mai.

Ces dénonciations dénotent des conditions difficiles dans lesquelles s’exercent actuellement les activités de la riposte à Kinshasa sur fond de menaces des agents et relais communautaires de suivi de contacts. Le cas le plus récent est celui survenu dans la zone de santé de Kimbaseke où l’on a déploré l’agression physique et séquestration de trois prestataires dans un ménage au quartier Maviokele. Une autre équipe de la commission psychosociale, partie au rendu des résultats à deux cas confirmés de la zone de santé de Makala, s’est vue également menacée au couteau. Les négociations d’évacuation de ces deux cas ont été engagées depuis six jours, mais sans succès. Il sied de préciser par ailleurs que la zone de santé de Kimbanseke comptait jusqu’au 18 mai dernier treize cas confirmés de la Covid-19, tandis que celle de Makala en comptait sept.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les agents de la riposte en plein travail

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