Covid-19/Afrique : une bombe à retardement

Mercredi 25 Mars 2020 - 13:21

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Systèmes de santé inadaptés, surpopulation, guerres, pauvreté, illettrisme, malnutrition, climat chaud, problèmes d'hygiène, d'eau et d'assainissement, délestage, informel... Des facteurs qui font du Covid-19 une "bombe à retardement", selon les experts.

Le continent africain semble être désarmé devant l'épidémie du coronavirus. Face à ce constat très alarmiste, le patron de l'organisation mondiale de la santé( OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, invité à ''se préparer au pire'', "à se réveiller".

Selon les chiffres officiels , l'Afrique a enregistré un millier de cas, dont une vingtaine de décès. Soit la région la moins touchée par la pandémie, du moins jusqu'à ce jour du moins.

Les scientifiques ne cachent pas leur inquiétude sur l'extension de l'épidémie de Covid-19. Mais les gouvernements africains tentent d'anticiper la menace, en fermant écoles, en annulant certaines activités et en interdisant des rassemblements et des vols aériens. La faculté des Etats à se protéger inquiète.

Pour le ministre sud-africain de la Santé, Zweli Mkhize, la situation est "explosive". Le pays recense mille lits d’urgence. Les systèmes hospitaliers ne sont pas prêts à faire face à une explosion.

L’OMS insiste sur la détection rapide des cas de Covid-19 et la mise en isolement tout des personnes touchées. Encore faudra-t-il que la distanciation sociale ou le confinement, mesures prises dans les pays occidentaux, puissent s’appliquer. 

Nommé à la tête de la cellule de la riposte contre le Covid-19 en RDC,  le Dr Jean-Jacques Muyembe explique que " les techniques de prévention utilisées contre  Ebola sont les mêmes pour le coronavirus, les habitudes sanitaires comme le lavage des mains, le dépistage systématique, etc. Ils doivent demeurer et peuvent aider à lutter contre le coronavirus".

En raison d'un système de santé faible, "le taux de mortalité pourrait atteindre 15 % de la population", previent-il. L’Afrique pourrait-elle riposter ? Aucun pays au monde n’a suffisamment d’hôpitaux et de place pour accueillir un si grand nombre de malades que celui envoyé par le coronavirus. Certes les infrastructures hospitalières sont obsolètes, mais il s’agit, avant tout, d’adopter des comportements qui évitent de tomber malade en grand nombre.

Dans un continent où les familles vivant en zones urbaines sont nombreuses à vivre dans la promiscuité, l'OMS appelle les Etats africains à repenser "les règles de distanciation sociale" pour éviter les contacts humains et le risque de propagation de la maladie, et innover pour y faire face.

Noël Ndong

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