Crime sur la faune et la flore : les chiffres inquiètent les experts

Jeudi 28 Août 2014 - 18:45

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Afin de relever les défis liés à l’exploitation illégale du bois et au commerce illicite de la faune sauvage, les administrations engagées devront davantage travailler en synergie. Il s’agit des écogardes, de la Police, la Justice, la Gendarmerie,  la Douane et la Marine.

Le directeur de l’équipe spéciale de l’accord de Lusaka, Bonaventure Ebayi, l’a rappelé à ces différents corps de métiers, le 28 août à Brazzaville, à l’occasion d’une réunion d’échange qu’ils ont eue sur le thème de "La lutte concertée contre le crime sur la faune et la flore en Afrique."

Les rapports et statistiques, publiés ces deux dernières décennies par les Organisations internationales, Agences des Nations unies ainsi que les médias, révèlent une situation très alarmante causé par ce crime à travers le monde. Ces cinq dernières années par exemple, l'Équipe spécilae de Lusaka a enregistré 90 cas de saisies importantes dont 74 ivoires d’éléphants et 82 cornes de rhinocéros. En outre, les derniers rapports du programme de suivi des abattages illégaux d’éléphants ont également démontré qu’en Afrique, 17000 éléphants auraient été abattus en 2011, 15000 en 2012 et 14000 en 2013.

 « La complexité actuelle du braconnage notamment d’espèces protégées comme l’éléphant, le rhinocéros, le gorille, le chimpanzé ainsi que le trafic de leurs spécimens et produits restent un défi majeur auquel nous sommes tous confrontés », a déclaré le directeur de l’Équipe spéciale de l’accord de Lusaka.

Quelles mesures sont préconisées ?

Pour faire face à ces problèmes, les pays membres devraient selon lui, préciser les domaines d’action prioritaires, les structurer, les planifier puis définir  leur mode d’exécution. Les mandats respectifs d’institutions et des personnes habilités en la matière, la coopération bilatérale, la collaboration inter-service et intersectorielle devraient de même être respectés. Rassurant l’engagement du Congo à participer à ce combat, le directeur de cabinet du ministre de l’Économie forestière et du développement durable, Michel Elenga, a indiqué que le Congo organisera l’année prochaine, avec l’appui de la Communauté internationale, une conférence internationale sur la problématique. L’objectif  étant d’éveiller  les consciences des parties prenantes de cet accord  à lutter efficacement contre le trafic des produits de la diversité biologique.

Il convient de rappeler, a-t-il ajouté, que "chaque État dispose d’un arsenal juridique et institutionnel qui garantit la conservation des ressources  naturelles. Le problème qui se pose à ce jour, se trouve à deux niveaux. Le premier est rattaché à l’insuffisance  des moyens techniques et financiers, le second concerne par contre le degré de conscience et de considération que chacun de nous accorde aux questions de conservation de la nature ».

Adopté en 1999, l’accord de Lusaka est un partenariat multilatéral signé en Zambie au terme d’une conférence ministérielle tenue sous les auspices du Programme des Nations unies pour l’environnement. Il vise l’exécution par les parties prenantes des activités susceptibles de réduire et même éliminer ce commerce illicite en Afrique. À ce jour, neuf pays sont membres dont le Congo. Bien d’autres États poursuivent leurs processus d’adhésion.

Lopelle Mboussa Gassia

Légendes et crédits photo : 

le directeur de cabinet du ministre de l'Economie forestière au centre présidant la séance de travail "photo adiac"