Crise de légitimité en RDC : Valentin Mubake propose une table ronde

Mercredi 1 Mai 2019 - 14:30

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L’ancien conseiller politique d’Etienne Tshisekedi, s’exprimant devant la presse le 1er mai à Kinshasa, suggère une consultation populaire  au terme de laquelle « les Congolais devront se convenir d’une période de transition politique au cours de laquelle tous les préalables seront réunis pour l’organisation, à tous les niveaux, des élections libres, démocratiques et transparentes dont les résultats sont censés refléter réellement leur volonté ».

Il n’a pas eu sa langue dans sa poche, Valentin Mubake, recevant les journalistes en sa résidence privée pour leur livrer ses opinions en rapport avec les enjeux politiques de l'heure. Ce cadre de l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) des premières heures et ancien proche collaborateur d’Etienne Tshisekedi, dont il fut le conseiller politique, a affiché une mine d’abattement face à la situation politique dans laquelle baigne le pays, sans aucune perspective de développement à court terme.

A la base des incertitudes qui caractérisent la vie de la nation congolaise aujourd’hui, il n’a qu’une seule explication : la crise de légitimité. Celle-ci, de son point de vue, continue à gangrener l’espace politique et à annihiler tout effort d’émancipation au regard du fossé qui sépare désormais le souverain primaire et ceux qu’il a porté au pouvoir. Les trois cycles électoraux que le pays a connus depuis 2006 n'ont rien résolu, à en croire le président de l’UDPS/Le peuple, qui estime que le moment est venu de marquer un temps d’arrêt pour réfléchir sur les voies de sortie de crise.   

Comment justement sortir de ce qu’il appelle la « situation volatile » dans laquelle se retrouve actuellement le pays ? Valentin Mubake propose une recette toute simple : la tenue d’une table ronde internationale à l’issue de laquelle les participants vont se convenir d’une période transitoire de trois ans, dans le but de vider les préalables à des élections crédibles. « La durée de la période de transition ne peut excéder trente-six mois (trois ans). Aucune possibilité de rallonge de délai n’est acceptable. Les travaux de la table ronde dureront quarante-cinq jours calendaires », a-t-il précisé.

Et de poursuivre : « Nous en appelons donc à la tenue d’une table ronde internationale sur la RDC dont l’objectif est de mettre fin à la crise de légitimité de pouvoir d’État au Congo constatée successivement en 2011, en 2016 et en 2018 lors des parodies électorales organisées par la dynastie Kabila. Aussi longtemps que Kabila et les forces étrangères seront maîtres des rouages politiques en RDC, cet état des choses continuera et la misère des Congolais ne cessera jamais », a-t-il indiqué.

L’assistance des partenaires occidentaux

Valentin Mubake interpelle la communauté internationale à s’impliquer activement dans l'organisation de cette table ronde censée vider les contestations électorales dans le pays. La communauté internationale a le devoir, selon lui, de soutenir la RDC en commençant par les partenaires traditionnels parmi lesquels les Européens et les Américains. « Pour une fois, ils ont le devoir d’assister le Congo en détresse pour tout le bien que la RDC leur a accordé généreusement », a-t-il ajouté.  

L'ancien conseiller d'Etienne Tshisekedi, qui n’est plus en odeur de sainteté avec l’UDPS originelle après avoir tenté une démarche en solitaire lors des consultations entamées à l'époque par Joseph Kabila, en prélude à la nomination du Premier ministre, a saisi l'occasion pour critiquer vertement le nouveau pouvoir. Frustré et indexé comme traitre par la base de l’UDPS, il a finalement pris ses distances vis-à-vis de ce parti et ne rate jamais une seule occasion pour régler ses comptes à ses anciens camarades. Une fois encore, il est revenu sur ses allégations concernant le « vrai » dauphin de Joseph Kabila qui, selon lui, se trouvait bien dans les rangs de l'opposition et non au Front commun pour le Congo. Allusion clairement faite à Félix Tshisekedi qui, a-t-il soutenu, avait négocié en catimini avec Joseph Kabila bien avant la tenue des scrutins.

Pour Valentin Mubake, Tshisekedi fils « n’a pas la compétence suffisante pour diriger le Congo ». Et d'indiquer que son passé dans l’UDPS lui a permis d’avoir une meilleure connaissance de la classe politique congolaise. « Après avoir passé autant de temps avec Etienne Tshisekedi, je sais qui est qui », a-t-il lancé, convaincu de ses propos dont il assume le contenu.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Valentin Mubake en conférence de presse, à Kinshasa

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