Crise financière : les entreprises invitées à contribuer au rapatriement des avoirs extérieurs

Mardi 4 Décembre 2018 - 15:53

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Le niveau des réserves de change de la République du Congo à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) s’épuise, selon un récent rapport du Fonds monétaire international (FMI). Les avoirs extérieurs net ont chuté à moins de cinq cents milliards en 2018, contre près de trois mille milliards avant la crise.   

Le rapport sur les perspectives économiques du Congo et le reste du continent a été présenté, le 3 décembre à Brazzaville, lors d’un colloque qui a réuni les décideurs politiques, le secteur privé, la BEAC, les principaux partenaires du pays dont la Banque mondiale, la Chine et l’Union européenne.

La baisse brutale des prix du baril du pétrole ayant débuté en 2014 a sensiblement affecté le secteur financier du Congo et de ses réserves de change. Cette fièvre a poussé les grandes sociétés et les multinationales installées dans le pays à transférer d’importantes sommes d’argent parfois à l’insu de la BEAC, provoquant ainsi le phénomène de « fuite de capitaux ». L’économiste du FMI, Honoré Nsongui-Donadio, insiste sur le recours des avoirs extérieurs par le gouvernement pour apurer certaines dettes.  

Malgré un certain nombre de mesures initiées depuis 2016 par la Banque centrale, la situation demeure fragile comme en témoigne son directeur national, Michel Dzombala. Ce dernier cite les réformes visant à dynamiser l’information interbancaire et optimiser la gestion des liquidités ; améliorer le suivi des transferts sortants et des extérieurs ; réduire la perception des risques de crédit par l’amélioration de la qualité de l’information financière.

« L’objectif de la Banque centrale est de garantir la stabilité monétaire. Cette stabilité est définie par un taux d’inflation réel inférieur ou égal à 3%, selon les normes Cémac et un taux de couverture monétaire inférieur ou égal à 20%. Si le taux d’inflation semble être maîtrisé, le taux de couverture extérieure reste fragile », a indiqué Michel Dzombala, estimant qu’à ce stade la politique monétaire ne peut tout régler.

À l’instar de l’économiste Honoré Nsongui-Donadio, le directeur national de la BEAC espère une bonne politique budgétaire de la part du gouvernement pour faciliter la reconstitution du niveau des réserves de change. S’ajoute la participation des banques commerciales et des opérateurs économiques à l’effort de reconstitution des devises.

Sur ce dernier point, le gouvernement mise sur la hausse du niveau de l’exportation qui implique pour autant une augmentation de la production locale, l’amélioration des recettes de l’Etat et de la qualité des dépenses en devises. C’est aussi l’avis du directeur général des Impôts et des domaines, Antoine Ngakosso, qui plaide pour l’ouverture d’un dialogue public-privé autour notamment de l’impact de la suppression des exonérations fiscales.

Fiacre Kombo

Légendes et crédits photo : 

La présentation du rapport sur les perspectives économiques

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