Crise libyenne : une intervention internationale s’avère indispensable

Mardi 6 Janvier 2015 - 16:15

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Trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi au terme de huit mois de conflit en 2011, le monde entier s’inquiète de plus en plus de la situation en Libye qui est en proie aux pires affrontements. Le pays est actuellement déchiré entre deux gouvernements rivaux, chacun soutenu par des milices, qui s’affrontent dans le pays. Ce panorama effrayant est marqué par une guerre tribale au nord et par un sanctuaire terroriste au Sud.

Pour l’heure, la France et les pays du Sahel viennent de lancer un appel à la communauté internationale, demandant qu’elle prenne ses responsabilités. L’objectif principal est de trouver des solutions consensuelles à cette crise institutionnelle et mettre fin aux violences dans ce pays livré à l’anarchie.

Une première réunion avait eu lieu fin septembre entre des membres rivaux du Parlement élu en juin et reconnu par la communauté internationale mais elle n’a pas donné de résultats.

Le président nigérien Mahamadou Issoufou s’inquiète : « Quand il y a eu une intervention en Libye, personne ne nous a consultés. Mais c’est nous qui payons les frais de la situation aujourd’hui. »

Lors de sa tournée au Sahel le 31 décembre dernier, le ministre Français de la défense, Jean-Yves Le Drian a évoqué la situation en Libye avec le président tchadien Idriss Déby. Le ministre de la Défense a appelé la communauté internationale à se mobiliser pour empêcher le développement d’un « sanctuaire » jihadiste en Libye qui pourrait déstabiliser toute la région et menacer l’Europe.

La communauté internationale est divisée sur ce sujet. L’ONU, tout comme l’Union africaine, privilégie plutôt la négociation pour tenter de mettre fin au conflit opposant les partisans du parlement de Tobrouk et l’Aube libyenne. De leur côté, les Etats du G5 du Sahel (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) ont appelé à une intervention internationale pour neutraliser les groupes armés en Libye.

De son côté, la France exclut toute  intervention unilatérale française en Libye. D’ailleurs, le président Français, François Hollande, l’a fait savoir hier au cours de son intervention sur France Inter : « La France n’interviendra pas en Libye parce que c’est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités. » Mais, il a promis que les forces françaises frapperaient les extrémistes chaque fois qu’ils sortiraient de leurs cachettes.

De la Libye, devenue base arrière du terrorisme qui témoigne de l’échec qu’a constitué l’intervention occidentale dans ce pays, en passant par le Mali, la RCA, le Nigéria, la RDC, le Soudan et la Somalie, les foyers de tension ne cessent de s’étendre et menacent durement la stabilité de l’Afrique et les réalisations en matière de développement.

Résoudre ces crises passe nécessairement par une prise en compte des impératifs démocratiques, économiques et la mise en place d’actions communes au niveau régional et continental. Prête ou pas, la communauté internationale devra donc décider si oui ou non elle interviendra en Libye.

Yvette Reine Nzaba