Dépannage électronique : comment Bataclan a-t-il vu le jour ?

Jeudi 15 Décembre 2022 - 18:18

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Situé dans la rue Mboko, en plein marché de Moungali, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, l’atelier Bataclan, dans les années 1990, a fait de beaux jours des techniciens congolais et étrangers.

Devenu célèbre grâce à la qualité de travail et de la bonne moralité de ses techniciens, l’atelier Bataclan a vu le jour en novembre 1999 grâce au bon flair du premier technicien amateur congolais, Jean Claude Ilouoni Dino, et au savoir-faire d’un ingénieur en électronique congolais nommé Betsia.

En 2002, accompagné de deux de ses élèves ressortissants de la République démocratique du Congo, Papy et Mola, Betsia a apporté au sein de l’atelier Bataclan la compétence et le professionnalisme, la logistique, du matériel technique adapté à la réparation et au déblocage des appareils électroniques de tous genres. C’est à cette époque également que plusieurs jeunes congolais et étrangers ont commencé l’apprentissage du dépannage des téléphones, tablettes et ordinateurs dans cet atelier.

Ils ont été rejoints par deux frères de nationalité chinoise entre 2008 et 2009. La présence de ces deux expatriés a contribué tant soit peu à la renommée de Bataclan.

Satisfaits des prestations, clients et techniciens trouvaient chacun leur compte.  « En plus d’être capable de s’acquitter des frais de location de la place de travail, s’élevant à 35 000F CFA le mois, et d’autres taxes et impôts, les techniciens pouvaient bien s’en sortir financièrement », a confirmé Ilouoni Dino.

Sley, un autre technicien, affirme avec grand sourire aux lèvres avoir réussi à envoyer deux de ses sœurs en Californie, aux Etats-Unis, grâce à son travail de technicien, ajoutant que plusieurs de ses collègues se sont mariés et vivent sous leurs propres toits.

Décadence et lueur d’espoir

Récemment, le bâtiment de deux niveaux abritant l’atelier Bataclan a été acheté par un homme d’affaires congolais. Le coût des loyers revu à la hausse est passé de 35 000 à plus de 100 000F CFA. N’ayant pas trouvé de compromis avec le nouvel acquéreur, les anciens techniciens de l’atelier Bataclan ont décidé de prendre ensemble un autre loyer, qu’ils ont baptisé « Bataclan Pro », diminutif des techniciens professionnels de Bataclan.

Par ailleurs, les autres techniciens, qui ont accepté les nouvelles conditions du propriétaire? sont restés dans l’enceinte de l’ancien bâtiment. Il existe aujourd’hui une petite guéguerre qui ne dit pas son nom entre les techniciens de l’ancien et du nouvel atelier. Pour ne rien arranger, de mauvaises pratiques se sont installées dans l’atelier Bataclan et ses alentours. « Plusieurs personnes se font passer pour des techniciens, prennent les téléphones des clients et disparaissent avec. Les clients qui sont victimes de ces arnaques font souvent recours à la police », regrette Anicet Boukaka, un technicien.

Pour régler ce problème, les techniciens de Brazza Pro ont pris l’initiative de mette en place une plateforme nationale des techniciens dénommée « Association des techniciens du Congo », qui a pour but de recenser tous les techniciens congolais, mettre en place des centres de formation de futurs techniciens.

Chris Louzany

Légendes et crédits photo : 

La façade du Bataclan/Adiac

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