Développement : l'Afrique cerne de mieux en mieux les enjeux autour de l’eau

Samedi 3 Février 2018 - 13:00

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Un atelier de formation au profit des femmes africaines actives dans le domaine de l’eau a réuni, du 29 janvier au 2 février au Maroc, des déléguées venues de sept pays, à savoir le Bénin, le Burkina-Faso, la Guinée, le Mali, le Niger, la RDC et le Sénégal. Entre-temps, à Kinshasa, un expert a fait la proposition inédite de la création d’une Agence nationale de gestion du fleuve Congo.

Rabat, la capitale du Maroc, a débuté le mois de février sous le signe de l’eau, un besoin vital pour l’espèce humaine et une richesse incommensurable à protéger absolument pour la survie des générations futures. Quinze femmes actives au sein d’un réseau des  professionnelles de l’eau et de l’assainissement ont participé à un atelier de formation au Maroc. Membres de l’Association africaine de l’eau, elles sont venues de plusieurs pays africains où la question de l’eau constitue un sujet préoccupant. La formation a été organisée par l’Agence marocaine de coopération internationale et l’Institut international de l’eau et de l’assainissement, relevant de l’Office national de l’électricité et de l’eau. L’on souligne également l’apport de l’Agence de coordination et d’exécution de la politique belge de développement (Enabel).

La présence de toutes ces structures africaines prouvent à suffisance l’importance d’un débat sur l’eau dans la région. Dans la ville marocaine, les femmes du Réseau ont bénéficié d’un renforcement de leurs compétences en matière de gestion et de contrôle de la qualité des eaux. Les organisateurs restent convaincus du caractère stratégique de la matière tant pour le développement durable de l’Afrique et la sécurité alimentaire de la population, que pour la promotion de la coopération Sud-Sud dans les domaines de la formation, la coopération technique et le renforcement des capacités. En cette période de changements climatiques, avec leurs effets destructeurs sur les ressources de l’eau, la question promet de continuer à prendre de l’ampleur au cours des prochains mois.

Améliorer la gestion de l’eau en RDC

Si l’Afrique s’organise, la RDC, présente aux travaux de Rabat, s’intéresse de plus en plus à cette matière au regard des enjeux internationaux importants autour de l’eau. Un projet assez inédit tente même de se démarquer actuellement, à savoir la création d’une Agence de gestion du fleuve Congo. Pour son auteur, Achille Bondo Landu, il s’agit d’une urgence nationale pour arriver à rationnaliser ce domaine. « C’est une ressource que nous devons maîtriser et surtout protéger car elle est menacée, polluée, etc. En plus, nous la partageons avec un autre pays. Il nous faut un outil national pour la gérer. Il y a un organisme de gestion du bassin que nous ne contrôlons pas. Il faut un interlocuteur disposant des capacités nécessaires pour faire l’interface. L’on devrait donc nous doter de notre Agence de gestion du fleuve Congo.», argumente-t-il.

La grande utilisation de l’eau du fleuve Congo pour produire de l’électricité peut servir à rentabiliser suffisamment cette ressource. Il s’agit désormais de facturer les utilisateurs, une piste jamais envisagée. Cette réflexion peut s’étendre également aux autres cours d’eau du pays. Pour répondre aux défis nationaux, Achille Bondo propose la mise en œuvre des politiques qui intègrent effectivement la gestion de l’eau dans ses différents usages. Il appelle à une « hydro-diplomatie » et à la mise en place des structures désignées à la gestion des grandes composantes du patrimoine hydrique.

Laurent Essolomwa

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