Dialogue national : une forte majorité favorable à la réforme des institutions

Dimanche 19 Juillet 2015 - 15:00

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S’ils n’ont pas été unanimes sur le sujet, les 629 participants au dialogue national inclusif, organisé du 13 au 17 juillet à Sibiti, ont, dans leur écrasante majorité, souhaité la réforme des institutions au moyen du changement de la Constitution du 20 janvier 2002. Autre point d'accord : les actions à mener pour améliorer la gouvernance électorale au Congo.

Faut-il, oui ou non, réformer les institutions actuelles ? Telle était la question posée par le chef de l'État dans son message du 30 juin dernier. Les délégués au dialogue ont fait ressortir trois tendances telle qu'exprimées tout au long des débats en commissions et en plénière. Une première tendance a souhaité l’évolution des institutions par le changement de la constitution ; une deuxième tendance veut d’une évolution des institutions par la révision de la constitution en vigueur et, enfin, une troisième tendance qui a plaidé pour le maintien de l’actuelle constitution.

« En considération de ce qui précède, les participants au dialogue national 2015 ont, par consensus, opté pour les réformes institutionnelles et s’en remettent au président de la République, initiateur du dialogue, pour qu’il en tire les conséquences conformément à ses prérogatives constitutionnelles », lit-on dans le communiqué final.

En effet, si les tenants du changement peuvent se frotter les mains à l’idée de voir ressortie dans le texte final l’idée de « consensus », leurs adversaires, défenseurs du statu quo se sont eux aussi satisfaits, quoi que minoritaires, de voir paraître les divergences autour de la question des institutions dans ce communiqué final.

En dernière analyse, le terme consensus tant commenté au cours et à l’issue de leurs travaux porte surtout sur l’acceptation par tous de ce rapport final, ainsi que l’ont montré les propos des acteurs politiques et sociaux au sortir du dialogue (voir les réactions dans notre prochain numéro).

Vers un référendum ?

Cette question a toute sa place au regard de l’impression qu’ont laissée plusieurs interventions au cours des débats de Sibiti. En effet, nombre de délégués proches de la majorité présidentielle ont évoqué l’approche d’une consultation du souverain primaire, le peuple, sur la question.

Cependant, là où les participants ont pu accorder leurs violons, c’est au sujet de la gouvernance électorale, sujet qui a tant préoccupé l’opposition politique congolaise, ces dernières années. La commission "gouvernance électorale" du dialogue national 2015 a dégagé un « consensus » sur douze actions à mettre en œuvre pour améliorer l’organisation des élections à venir au Congo.

Ces propositions vont de la révision du découpage électoral, avant les législatives de 2017, à la mise en œuvre du principe de plafonnement des dépenses de campagnes électorales en passant par l’introduction progressive de la biométrie et l’usage du bulletin unique qui devrait se faire à titre expérimental à l’élection présidentielle de 2016.

« Je garde bon espoir que le gouvernement de la République prendra les mesures qu’il faut pour traduire dans les faits les conclusions de cette grand'messe nationale », a souhaité le président des travaux de ce dialogue, le président du sénat, André Obami Itou, qui a par ailleurs invité les participants à vulgariser les conclusions ainsi obtenues.

De son côté, le ministre d’État, directeur de cabinet du chef de l’État, Firmin Ayessa, qui représentait le président de la République à cette rencontre, a reconnu qu’à Sibiti, venait ainsi d’être renouvelé le pacte national de solidarité, de paix et de fraternité. « Le seul et unique gagnant a été le Congo », a-t-il martelé avant de féliciter les participants d’avoir bien accompli leur mission.

Dans cet esprit, les délégués des partis politiques, de la société civile, des confessions religieuses, de la commission préparatoire au dialogue, ainsi que ceux venus de l’administration, des institutions de la République et les individualités et notabilités nationales, invitées à ces assises, ont chanté en chœur l’hymne national, la Congolaise, avant de se séparer dans la convivialité. Une bonne ambiance relayée, notamment par le chant et la danse, par les populations du chef-lieu du département de la Lékoumou, Sibiti

Thierry Noungou

Légendes et crédits photo : 

Les participants chantant l'hymne national

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