Disparition : décès à Brazzaville de Jean Michel Bokamba Yangouma

Mercredi 24 Juin 2020 - 14:30

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L’homme politique et syndicaliste congolais, Jean Michel Bokamba Yangouma, est décédé le 23 juin à Brazzaville, à l’âge de 80 ans, des suites d’une maladie.

Natif du district de Mossaka, dans le département de la Cuvette, Bokamba Yangouma a connu une ascension politique fulgurante dans les années 70. Nommé en 1978 secrétaire général de la confédération syndicale congolaise (unique syndicat de l’époque) par le congrès du Parti congolais du travail, il y sera reconduit en 1984 et 1989.

Le vent de la perestroïka qui soufflait sur le monde dans les années 90 et les crises au sein des milieux professionnels au Congo avaient conduit Jean Michel Bokamba Yangouma à appeler les travailleurs à se mettre dans la rue pour réclamer l’amélioration de leurs conditions de vie. C’est ce mouvement qui aboutira à la Conférence nationale souveraine en 1991 où il avait été l’un des figures de proue.

A la fin de cette grand-messe, il est élu vice-président du Conseil supérieur de la République, parlement de transition chargé de suivre les actes de la Conférence nationale souveraine. Au niveau du syndicat, Bokamba Yangouma n’était plus en odeur de sainteté avec les travailleurs et les syndicalistes qui l’accusaient d’avoir détourné les cotisations syndicales.

Aux élections générales de 1992, à Mossaka où il était candidat, aucun résultat ne put sortir des urnes pour le départager avec Gabriel Bokilo ; et le siège de cette circonscription électorale  est resté vide durant toute la législature.  

Au retour du président Denis Sassou N’Guesso au pouvoir en 1997, Bokamba Yangouma prit la route de l’exil et ne revint au pays qu’en 2001. Il mène une opposition tiède et presqu'invisible avant de créer un parti politique dénommé Mouvement général des chrétiens du Congo (MGCC). Les pouvoirs publics n’avalisèrent pas le nom de cette formation politique au motif que le Congo étant un Etat laïc, il n’était pas de bon aloi de mêler la religion à la politique.

Ainsi, le MGCC change de dénomination et devient le Mouvement général pour la construction du Congo. Ce parti se range au Centre et son fondateur devient le coordonnateur général des partis et groupements du Centre jusqu’à sa mort. Jean Michel Bokamba Yangouma avait pris l’engagement de prôner un discours réconciliant et apaisant estimant que les différends politiques devraient se résoudre par le dialogue et le consensus.

Le Congo vient ainsi de perdre un grand homme politique et un syndicaliste chevronné.

 

 

 

    

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Jean Michel Bokamba Yangouma

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