Disparition : le Parlement fait ses adieux à la députée Clémence Bomiango Okouya

Samedi 7 Juin 2014 - 17:40

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Après le Parti congolais du travail, le tour était revenu au Parlement congolais de rendre un dernier hommage à Clémence Bomiango Okouya, décédée le 28 mai à Paris, des suites d’une insuffisance rénale. Elle a ensuite été conduite au cimetière du centre-ville

Le 7 juin à Brazzaville, peu avant le début de la cérémonie, le hall du palais des congrès, devant abriter la cérémonie, était fin prêt. À cette occasion, le tapis rouge était déroulé pour accueillir les corps constitués nationaux ainsi que la dépouille mortelle.  Il était environ 10h30 lorsque le président de l’Assemblée nationale, Justin Koumba, fait son entrée avec en fonds sonore la musique de la fanfare.

À l’arrivée de la dépouille mortelle, on pouvait voir des visages meurtris des membres de la famille, des amis et connaissances prouvant la perte d’un être cher. Dès 11 heures 15, la députée Isabelle Marthe Fila Lémina prend la parole pour lire l’oraison funèbre. On y note une femme active dans son domaine d’activité. Comme vertus :  l'amour du prochain, la bonté, l'humilité, le sens de responsabilité. C'est ce que l'on reconnaît à la députée de la première circonscription de Mossaka.

Née le 11 avril 1957 à Mossaka, dans le département de la Cuvette, Clémence Bomiango Okouya a fait ses premières années d’études dans sa ville natale. Elle se rend ensuite à Loukoléla pour les études secondaire qu'elle suit avec succès à Jean Joseph Loukabou II à Brazzaville (santé) où elle obtient, en 1980, son diplôme de sage-femme. 

C’est alors qu’elle débute sa carrière professionnelle. Attachée à son terroir, elle a été affectée au centre de formation sanitaire de Bokoma. Elle sera successivement affectée à Loukoléla, Tchicapika et à Mossaka.

Outre ses activités professionnelles, elle était une femme politiquement engagée. À la faveur de la démocratisation du Congo, elle participe à la création de l’Union pour le renouveau national, parti de Gabriel Bokilo, et en est restée membre jusqu’en 2007. Elle devient membre du bureau exécutif national des Forces démocratiques unies jusqu’en 2011, avant d’adhérer au Parti congolais du travail (PCT). Son engagement politique est total car couronné en 2007 puis en 2012 par l’exercice de deux mandats parlementaires successifs en qualité de suppléante du député Raphaël Mokoko, actuel ministre délégué auprès du ministre des Finances. À l’hémicycle, elle siégeait en tant que députée du groupe parlementaire du PCT et membre de la commission Plan, équipement et aménagement du territoire.

Après son adhésion à plusieurs associations et mutuelles, elle crée et préside aux destinées de l’association Femme sans frontières du Congo. En même temps, elle préside le conseil d’administration de l’organisation non-gouvernementale Mossaka développement. À côté de sa vie active, Clémence Bomiango Okouya était une femme d’intérieur. Elle a, en effet, donné la vie à cinq filles.

Témoignages

« L’impitoyable vérité de ce monde se révèle une fois de plus à nous et rappelle notre conscience que les évènements imprévus arrivent à tous. Chacun prend une place puis disparaît un jour. Dans ce mortel séjour tout passe. Clémence Bomiango Okouya a quitté ce monde des vivants alors que sa famille parlementaire avait encore besoin d’elle, de son énergie, de son courage et surtout de sa précieuse contribution dans le processus d’édification de notre nation », peut-on entendre de cette oraison funèbre. Ou ceci : « La République a perdu un législateur, une élue toujours disponible pour défendre ses valeurs. L’Assemblée nationale perd une députée combative et estimée. La députée Clémence Bomiango Okouya a usé de son temps pour mener une vie pleine au service des autres. Elle reste un modèle de vie et un exemple à suivre ».

Josiane Mambou Loukoula

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: départ de la dépouille mortelle pour le cimetière du centre-ville Photo 2: l'arrivée de la dépouille Photo 3: Justin Koumba lors du recueillement