Divagation des éléphants : la Commission nationale des droits de l’homme s’y implique

Mardi 28 Mai 2019 - 19:48

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En séjour à Kinshasa, le député provincial du Haut-Lomami, Paul Ngoy Nsenga, multiplie des démarches afin d'impliquer les autorités dans le dossier de la divagation des pachydermes dans les territoires de Malemba-Nkulu et de Bukama. Il vient de rencontrer le président de la Commission nationale des droits de l'homme.

Le drame né de la divagation des éléphants, en territoire de Malemba-Nkulu, dans la province du Haut-Lomami, a été très récemment au centre de l’échange entre Mwamba Mushikonke, président de la Commission nationale des droits de l’homme (CNDH), et le député provincial du Haut-Lomami, Paul Ngoy Nsenga Binthelu, président de la commission mise sur pied par l’assemblée locale de cette province chargée d’évaluer les dégâts multiformes causés par les pachydermes qui ont quitté leur site naturel du parc d’Upemba. Le député provincial a donc porté à l’attention du président de la CNDH l’information sur ce drame, sollicitant l’appui de cette institution. Il a évoqué l’insécurité sociale, alimentaire, sanitaire, éducationnelle et humaine engendrée par cette situation dans les territoires de Malemba-Nkulu, Bukama et le secteur de Kinda dans le territoire de Kamina.

Paul Ngoy Nsenga a dressé un tableau sombre, caractérisé par la pauvreté, la précarité et l’enclavement très avancé, à cause de la présence des éléphants dans ce territoire depuis quasiment cinq ans. « La population de ces entités vit au quotidien avec la présence des éléphants en divagation et elle vit une situation de précarité totale. Elle est abandonnée à son propre sort et nous plaidons pour sa protection contre cette divagation. L’Etat qui est protecteur de cette espèce d’animaux est, de ce fait, responsable et il est appelé à payer tous les dégâts causés par ces pachydermes », a indiqué le député provincial.

Et il a ajouté : «Nous venons donc lancer ce SOS de la population à la CNDH pour qu’une solution idoine soit vite trouvée par le gouvernement central afin que cette population retrouve sa quiétude. Les rapports de la commission d’évaluation des dégâts multiformes causés par les éléphants dans le Haut-Lomami ont été envoyés aux ministères concernés à Kinshasa pour solliciter une assistance urgente aux victimes et une copie a été réservée au président de la CNDH ».

En termes de dégâts, depuis août 2018 jusqu’à avril dernier, il y a eu plus de cinquante-cinq mille hectares de champs dévastés, dix-sept pertes en vies humaines, une déperdition scolaire de soixante-treize mille sept cent soixante-deux élèves, deux mille cinq cent vingt-six maisons détruites, quinze bâtiments scolaires détruits, mille neuf cents ménages sans abris. Et à Bukama, c’est la foudre qui a brûlé cent trente et une maisons, avec trois cents ménages sans abri, deux morts et deux blessés. Dans ce territoire de Bukama, les éléphants occupent un espace vital portant atteinte à plus de quarante mille ménages.

Touché par ce bilan noir, Mwamba Mushikonke a promis l’implication de son institution pour qu’une solution urgente soit envisagée par le gouvernement afin de protéger la population menacée.

Martin Enyimo

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