Droits de l’homme : deux activistes interpellés à Barumbu

Lundi 19 Décembre 2022 - 15:30

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Le président de l’association Assistance aux personnes vulnérables et enfants du Congo (Apvec), Maïck Lukadi, dénonce l’interpellation de deux activistes de son organisation par les éléments de la police.

 Papy Kamuanga et Bienvenu Ndombasi, membres et activistes des droits de l'homme au sein de l’Apvec, ont été  interpellés et arrêtés, le 14 décembre, au croisement des avenues Bokasa-Kabambare, par des agents se réclamant du Bureau deux (B2) de la commune de Barumbu à Kinshasa.

Ces deux activistes, a fait savoir le président de l'Apvec, étaient en plein exercice de leur mission d’assurer la promotion et la protection des droits de l’homme à toute la population congolaise en général et kinoise en particulier. «Ils se sont vu  interpeller par les agents du B2, sous prétexte qu’ils les gênent sur le terrain quand ils font leur travail », a expliqué Maïck Lukadi, insistant : « Franchement, c'est faux et archifaux car le travail des défenseurs des droits de l’homme ne peut jamais gêner le bon fonctionnement des institutions ou des services de l’Etat, étant donné que ce que nous faisons renforce le fonctionnement de ces institutions ».

Une énième bavure des services de l’Etat

Maïck Lukadi a condamné pour la énième fois ces mauvais traitements cruels, inhumains et dégradants réservés aux défenseurs des droits de l’homme, particulièrement aux membres de son organisation par les agents du B2. « Nous avons, cependant, constaté qu’à l’approche des fêtes de fin d’année, les agents du B2 ont fait des habitants de Kinshasa leur gagne-pain, sur qui ils commettent des violations des droits de l’homme à un niveau exagéré », s’est-il plaint. Pour lui, cette situation qui est inconcevable ne peut être tolérée par les membres de l’Apvec et tout activiste des droits de l’homme. « C'est ce qui est à la base des incompréhensions et interpellations répétées de nos membres par ces agents du B2 », a-t-il tenté d’expliquer.

Il s’est également référé à quelques cas répertoriés en mai 2021 dont le chargé d’enquêtes et mobilisation au sein de son organisation, Crispus Katumba Tshikala, et deux de ses collègues ont été, le 3 de ce mois, victimes de tortures et traitements cruels, inhumains et dégradants de la part des éléments de la police nationale congolaise (PNC). Selon ce responsable, les faits se seraient déroulés à la place Victoire, ce haut lieu de négoce et le plus bouillant situé en plein centre de Kinshasa. 

A l’en croire, son organisation sensibilisait, le 3 mai 2021, la population de ce coin de la capitale en vue de sa participation massive à une marche de protestation projetée contre la taxe RAM, aux alentours du Palais du peuple, siège du Parlement congolais. « C’était vers 10 heures, lorsqu’un pickup de la PNC était descendu sur le lieu, avant de gazer les membres de notre organisation. Dans la foulée, M. Crispus Katumba Tshikala s’était vu violemment arracher le mégaphone qu’il tenait entre ses mains. Deux policiers l’ont, ensuite, entraîné au sol après lui avoir déchiré son tee-shirt sur lequel il y avait la mention ‘’Non au paiement injuste du RAM’’ », a expliqué le président de l’Apvec. Il a indiqué que toutes les personnes appréhendées avaient été conduites à une destination inconnue et n’avaient pu être relâchées que plus tard, grâce à l’intervention de son organisation et d’autres œuvrant dans le domaine de défense des droits de l’homme.

Il est signalé que la taxe RAM a été instaurée en 2008 par le gouvernement dirigé par Adolphe Muzito mais ce n'est qu’en 2021 que son prélèvement a été effectif. Les opérateurs de téléphonie mobile retenaient des unités après achat par des utilisateurs de leurs réseaux respectifs. C’est après pression de la population et des députés nationaux que cette taxe a été annulée.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le logo de l'Apvec

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