Élections en RDC : les Kinois votent dans le calme

Dimanche 30 Décembre 2018 - 14:15

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Dimanche 30 décembre restera gravé dans la mémoire des Congolais qui ont exercé, pour la troisième fois depuis l’avènement de la démocratie, leur droit civique de vote. À Kinshasa, toutes les mauvaises prédictions rapportées sur cette échéance présentée comme incertaine après le report du 23 décembre ont vite été démenties dans les faits.

Hormis les villes et territoires de Beni, Butembo et Yumbi dont les scrutins ont été renvoyés à mars 2019 pour des raisons sanitaires et sécuritaires, le reste du territoire national a voté. Dans la ville-province de Kinshasa, les différents centres de vote ont, pour la plupart, ouvert dès l’aube, sous une pluie battante. Les agents électoraux étaient déjà à l’œuvre pour installer le matériel électoral (machine à voter, isoloirs, urnes, etc.) et aménagé les salles qui devraient accueillir les opérations électorales.

Si dans certains bureaux, les listes des électeurs ont mis beaucoup de temps avant d’arriver sur les sites, d’autres étaient servis à temps. Une fausse note tout de même lorsqu’on sait que la loi électorale astreint la Commission électorale nationale indépedante (Céni) à afficher ces listes quarante-huit heures avant le vote. Ce qui a fait que bien d’électeurs étaient perdus dans l’identification de leur bureau de vote en raison des réaménagements opérés, entre-temps, par la Céni obligée de réduire le nombre des bureaux dans certains centres eu égard au nombre limité des machines à voter. À la dernière minute, Corneille Nangaa et les siens n’ont hélas pu résorber le déficit des huit mille machines calcinées lors de l’incendie qui s’est récemment déclarée dans son principal entrepôt de Kinshasa. Il fallait donc faire avec ce qui était disponible. Une seule machine était affectée à chaque bureau de vote, avec une de secours en cas de pépins.

Dans les différents centres de vote éparpillés dans la ville-province, les électeurs ont voté dans le calme, alignés en file indienne selon l’ordre d’arrivée devant leurs bureaux de vote sous le regard inquisiteur des policiers commis à la sécurité des lieux. Au centre Sainte-Marie-d’Arimathée, dans la banlieue ouest de Kinshasa, l’on pouvait dénombrer jusqu’à six bureaux de vote au devant desquels étaient affichées les listes d’électeurs. Après identification et localisation de son bureau de vote, l’électeur était conduit dans la salle pour exercer son droit de vote en présence des témoins des candidats et des partis politiques, mais aussi des observateurs tant nationaux qu’étrangers. Ces derniers se faisaient très discrets et l'on pouvait les identifier par les badges qu’ils arboraient. Pour beaucoup de Kinois, c’était la première fois d’expérimenter la machine à voter. Les personnes âgées principalement étaient assistées par des agents électoraux et mettaient plus de minutes avant d’introduire le bulletin dans l’urne.      

Jusqu’en début d’après-midi, aucun incident n’a été signalé si ce n’est quelques incompréhensions dues aux déplacements fréquents des machines à voter d’un centre à l’autre, pour le besoin d’équilibrage, une situation mal digérée par les électeurs. À Saint Kizito, dans la commune de Limete, des habitants se sont interposés pour empêcher le déplacement des machines à voter par les agents électoraux.

Autant dire que de nombreux Kinois veillent à ce que rien ne leur échappe dans ces scrutins censés sceller l’avenir de leur nation. De Masina à Mont Ngafula en passant par Kintambo, Kasa-Vubu, Ngiri-Ngiri et autres, le crédo était de veiller au grain en s’assurant de la transparence des élections. À la suite des principaux candidats à la présidentielle qui les ont exhortés à la vigilance pour annihiler toute velléité de fraude électorale, de nombreux jeunes ont promis de rester jusqu’à la clôture des bureaux de vote et d’assister, s’il en faut, au comptage manuel des résultats, pour s’assurer que leurs voix ont été réellement prises en compte. Un peu partout, la volonté de rompre avec la donne politique actuelle était manifeste et traduisait la volonté de changement qui, de plus en plus, bouillonne dans les cœurs de nombreux Kinois.      

Alain Diasso

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