Enjeu de l’heure: Moïse Katumbi dénonce un « dialogue factice » en gestation

Mercredi 10 Août 2016 - 19:01

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L’ancien gouverneur accuse la majorité présidentielle et ses alliés, dans une récente déclaration politique, de vouloir organiser un dialogue politique factice « avec quelques complices de tous bords afin de déboucher sur un gouvernement de transition illégitime au service de leurs ambitions totalitaires ».

Alors qu’il était astreint, sur une recommandation du procureur général de la République, au devoir de réserve sous peine de poursuite après sa sortie du pays pour ne pas heurter le dossier judiciaire en cours d’instruction qui le chargeait du recrutement des mercenaires étrangers, Moïse Katumbi n’a pas depuis lors eu sa langue en poche. Des déclarations tonitruantes et intempestives mettant en cause les autorités de la RDC, il ne cesse de les multiplier. La dernière en date est une déclaration signée le 9 août à partir de Bruxelles. Le gouverneur honoraire de l'ex-Katanga et désormais candidat à la présidentielle toujours hypothétique de novembre 2016 entendait ainsi réagir aux propos tenus par Joseph Kabila en rapport avec les élections lors de son dernier séjour en Ouganda.

Le fait pour le président de la République d’avoir acté l’option levée par la Céni de postposer les élections présidentielle et législatives en les renvoyant à l’issue de l’opération d’enrôlement des électeurs en cours n’a pas été bien vu par Moise Katumbi. Ce dernier y voit une basse manœuvre de la majorité de retarder l’organisation de la présidentielle et stigmatise la volonté de la plate-forme présidentielle « de se maintenir au pouvoir coûte que coûte en dépit de notre Constitution et contre l’aspiration du peuple de vivre la première alternance démocratique et pacifique en 2016 ».

Dans cette déclaration publiée sur le site afrikarabia, le président du TP Mazembe en exil forcé, égrène quelques aspects de ce qu’il croit être la stratégie de la majorité visant à maintenir son autorité morale au pouvoir au-delà du délai constitutionnel. « L’objectif de nos dirigeants est donc clair : tout faire pour se maintenir au pouvoir », écrit-il. La stratégie envisagée est toute simple et consisterait, d’après lui, à convoquer un dialogue politique « factice », à privilégier les élections locales afin de retarder la présidentielle et à modifier la Constitution.

Enfin, le richissime homme d’affaires et ancien cadre du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie donne deux rendez-vous aux Congolais, en l’occurrence le 20 septembre censé donner lieu à la convocation du corps électoral conformément à la Constitution et le 20 décembre renvoyant au passage le témoin entre l’actuel chef de l’État et le nouveau qui sera élu.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Moïse Katumbi

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