Enjeux politiques : le dialogue entre dans sa phase décisive

Samedi 10 Septembre 2016 - 16:53

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La problématique du processus électoral dans ses différents aspects a été renvoyée en commissions thématiques pour approfondissement, quitte à proposer des recommandations idoines susceptibles de sortir le pays de l’impasse actuelle.    

Les choses vont très vite à la Cité de l’Union africaine où se tiennent les travaux du dialogue national. Après les prestations du président de la Céni, des représentants de l’ONU et de l'OIF, qui ont exposé sur la problématique du fichier électoral relayés par d’autres experts ont planché sur le calendrier électoral, l’heure est venue de prendre des décisions courageuses en harmonie avec les attentes des Congolais. Un exercice qui n’est pas facile. D’où l’institution des commissions thématiques qui, à la lumière des préoccupations soulevées en plénière par les parties prenantes, sont appelées à formuler des propositions concrètes aux délégués dans la perspective de lever des options consensuelles. C’est à ce niveau que se trouvent présentement les discussions qui achoppent sur les options proposées par les experts sur le fichier électoral ainsi que sur les séquences quant à la tenue des scrutins.

Pour le premier volet, les divergences apparentes n’occultent pas la tendance à entériner l’option d’une refonte totale du fichier électoral dans seize mois et un jour tel que recommandé par la Céni. C’est cette option qui visiblement semble recueillir les faveurs des délégués présents entraînant, de fait, le report des élections prévues pour la fin de cette année. Même l’opposition participant à ces assises semble déjà avoir donné son quitus à cette approche qui, inévitablement, va déboucher sur une transition, synonyme d’une tabula rasa. Pour maints analystes, la majorité a bien joué son jeu en poussant l’opposition dans ses derniers retranchements jusqu’à lui faire avaliser l'idée d’une transition à laquelle elle était encore réfractaire.

Ce qui va entraîner forcément un chamboulement de l'ordre constitutionnel issu du dialogue intercongolais tenu en 2002, à Sun City (Afrique du Sud) en mettant en sourdine l’architecture institutionnelle qui en découle au profit d’un compromis politique censé réguler la période transitoire. Quant aux séquences liées à la tenue de onze arriérés électoraux, la majorité tente là aussi d’imprimer ses marques face à une opposition qui perd de plus en plus de terrain. Pour la coalition au pouvoir, les élections locales et provinciales, de loin les plus difficiles à organiser, sont prioritaires. C’est par elles que l’on devrait commencer pour rentrer dans la normalité du cycle électoral en partant de la base au sommet. L’opposition, quant à elle, accorde plutôt la priorité à la tenue de l’élection présidentielle couplée aux législatives nationales, voyant dans la proposition de la majorité une astuce pour tirer en longueur le mandat présidentiel.

La problématique du processus électoral dans ses différents aspects soulevés pendant la première semaine des travaux (fichier électoral, financement, programmation et sécurisation des élections, etc.)  a été renvoyée en commissions thématiques pour approfondissement. La balle se trouve donc dans le camp des délégués faisant partie des groupes thématiques du dialogue pour produire des recommandations idoines susceptibles de faire avancer le processus électoral en panne.    

 

 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les participants au dialogue

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