Enjeux politiques : Moïse Katumbi, retour programmé au mois de décembre

Mardi 10 Octobre 2017 - 18:30

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Depuis son exil, l’ancien gouverneur du Katanga promet de rentrer au pays d’ici la fin de l’année, période à laquelle est censée se tenir une présidentielle de plus en plus hypothétique sur fond d’une tension sociale grandissante.    

« Le seul homme dont Kabila a peur dans le pays c'est moi ». Cette phrase sibylline prononcée par l’ex-gouverneur du Katanga alors qu’il participait lundi à Londres à un panel de discussions sur l’Afrique organisé par Finance Times Africa Summit fait jaser. Le richissime homme d’affaires a fait preuve d’une prétention qui laisse pantois tous ceux qui, pour une raison ou une autre, doutent encore de son statut d’opposant. Face aux journalistes, l’ex-allié de Kabila passé à l’opposition depuis septembre 2015 se veut optimiste pour la suite des évènements, surtout par rapport à sa candidature déclarée à la présidence de la République. Il croit dur comme fer qu’il parviendra à son objectif de diriger la RDC qui, malheureusement, « perd chaque jour, chaque minute, chaque seconde que M. Kabila est en fonction » alors que son mandat est terminé. Le candidat G7-AR à la présidentielle compare l’actuel chef de l’État à « une sorte de machine qui fait perdre du temps et des opportunités à la RDC ».

Si jamais il accédait à la magistrature suprême via des élections qu’il espère libres, transparentes et démocratiques, il promet de développer la RDC en misant notamment sur le secteur privé, seul levier susceptible de rendre le pays fort. « Si je gagne l’élection, j’ai besoin de changer ce pays, d’inviter tous les investisseurs à venir nous aider à construire notre pays », a-t-il déclaré. Il  se dit, par ailleurs, prêt à défendre les intérêts du pays en tant que président. Toutefois, si l’hypothèse de remporter la présidentielle se vérifie, Moïse Katumbi promet de ne pas se venger de Joseph Kabila et mettrait volontiers une croix sur toutes les poursuites éventuelles à son encontre. « J’ai pour but de changer la RDC et non de poursuivre Joseph Kabila », a-t-il lancé tout en annonçant son retour en RDC au mois de décembre prochain.

Rappelons que l’ex-gouverneur du Katanga vit entre la Belgique et la France après avoir été condamné à trois ans de prison dans une affaire immobilière qualifiée par les évêques catholiques de « mascarade » dans un rapport confidentiel. Et d’après le gouvernement qui a exclu toute possibilité d’élargissement à son égard dans le cadre de la décrispation politique recommandée dans l’accord du 31 décembre, Moïse Katumbi devra répondre des faits à sa charge devant la justice. En annonçant pour décembre son retour au pays après plusieurs reports, l’exilé politique sait sur quoi s’en tenir. Son arrestation n’est donc pas à écarter une fois qu’il foulera ses pieds sur le territoire national. À moins que les autorités politico-judiciaires en décident autrement. Dossier à suivre.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Moïse Katumbi

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