Enseignement général : l’heure est à l’évaluation du système éducatif congolais

Mercredi 12 Septembre 2018 - 18:29

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La problématique est débattue au cours de la 20e session ordinaire du conseil national de l’éducation préscolaire, de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation dont les travaux ont été ouverts le 12 septembre à Brazzaville.

Après l’organisation des différents examens d’Etat et concours au titre de l’année scolaire 2017-2018, le moment du bilan est arrivé. En effet, les différents acteurs sont réunis autour du thème « L’évaluation du système éducatif dans la perspective d’une éducation de qualité ». Selon l’inspecteur général de l’enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation, David Boké, cette thématique s’appuie sur deux idées forces : l’évaluation et l’éducation de qualité. « C’est pourquoi, en notre qualité de gestionnaires pédagogiques, il est de notre responsabilité de revisiter non seulement nos acquis mais surtout les goulots d’étranglements qui entravent notre marche vers une éducation de qualité », a-t-il indiqué.

Le ministre de tutelle, Anatole Collinet Makosso, a, quant à lui, rappelé que cette problématique qui se veut en phase avec les principes contenus dans la Stratégie sectorielle de l’éducation (SSE) 2015-2025 devrait amener les acteurs à se conformer encore davantage aux préceptes devant favoriser l’éclosion des compétences et les habitudes responsables. Pour lui, conformément aux prescriptions de l’objectif de développement durable 4, à l’horizon 2030, l’évaluation du système éducatif congolais devrait amener à établir un diagnostic clair afin de concevoir des réponses globales, intégrées et pratiques.

« Dans l’ensemble, nous devons nous adapter et améliorer les conditions actuelles de notre système éducatif afin de mieux assurer son développement. Dans cette perspective, nous devons nous adapter au niveau de nos élèves afin de mieux cerner leur potentiel et les aider à franchir les embûches qui constituent parfois des difficultés évidentes pour nombreux d’entre eux et, par la même occasion, d’importants facteurs d’échecs pour différents apprenants », a indiqué le ministre.

Réviser les programmes scolaires

Ainsi, les participants venus de tous les départements du pays plancheront, entre autres, sur les aspects liés au financement de l’école, à la qualité des équipements, à l’expérience de base et à la formation continue des enseignants. À cela s’ajoutent l’accès aux structures scolaires de qualité, aux manuels, aux équipements sportifs, aux bibliothèques et aux médiathèques, les pratiques pédagogiques, la lutte contre l’illettrisme et l’analphabétisme. Mais pour le gouvernement, le domaine le plus important est celui de l’évaluation des élèves qui doit être repensé dans toute sa rigueur. En effet, la convention que le Congo a signée récemment avec la Confemen, à Dakar, sur la réalisation du Programme d’analyse des systèmes éducatifs (Pasec 2019) recommande aux Etats de repenser, eux-mêmes, le mode d’évaluation de leurs enseignants et de leurs élèves.

« Cela passe par la revisitation de nos programmes scolaires, sans doute, mais également par un mode rigoureux de sélection. Désormais, nos enseignants et leurs encadreurs administratifs comme pédagogiques, dans le public comme dans le privé, ne seront plus évalués en fonction du taux d’admission seulement mais aussi en fonction du taux de sélection des élèves qu’ils auront fait passer ou garder en classe ne correspondant pas au niveau de connaissances et de savoirs de l’élève. Le recyclage en classe inférieure participe également de cette logique », a annoncé Anatole Collinet Makosso.

Le ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et de l’alphabétisation a, par ailleurs, rappelé les orientations du chef de l’Etat visant à redorer l’image de l’école congolaise. C’est ainsi qu’il a exhorté les participants à vivifier le flambeau qui illumine cette école, à maintenir élevé le niveau de la réflexion. « Afin que dans le cadre de cet exercice qui va nous permettre de cerner les contours d’une évaluation franche et sincère de notre système éducatif, nous parvenions véritablement à apprécier notre école et de proposer les correctifs utiles pour son rayonnement et sa pleine vitalité », a conseillé le ministre.

Rappelons que le conseil national de l’an dernier avait jeté son dévolu sur la problématique de financement de l’école congolaise, dans le cadre de la mise en œuvre de la SSE. Une initiative qui a produit, selon le ministre, ses fruits car elle a fait fonctionner l’école tout au long de l’année scolaire 2017-2018. Ceci grâce à l’implication et à la clairvoyance des associations des parents d’élèves dans la mise en place de ce mécanisme.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Anatole Collinet Makosso entouré de la ministre Destinée Hermella Doukaga et David Boké ; les participants/Adiac

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