Enseignement supérieur: les étudiants de l'INBTP en furie bravent la police

Mardi 17 Novembre 2015 - 17:00

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Ces étudiants ont pris lundi l’initiative de marcher pacifiquement pour faire pression sur le gouvernement face à la hausse brutale et inadaptée de leurs frais académiques.

Alors que la situation politique du pays demeure encore délétère avec, en toile de fond, des incertitudes qu’inspire un processus électoral en panne, les étudiants de l’Institut national du bâtiment et des travaux publics (INBTP) ont improvisé, le 16 novembre, une marche de colère contre leur situation académique. La journée qui s’annonçait pourtant sous de bons auspices a été vite gâchée à la suite du déferlement de la furie estudiantine dans les principaux axes routiers menant vers le site universitaire. Postés à l’entrée des avenues des écuries, de la montagne et du tourisme, les étudiants de l’INBTP ont carrément perturbé le trafic sur ces tronçons en empêchant aux automobilistes et même aux usagers de se mouvoir dans ces périmètres.

La fronde estudiantine avait gangrené cette partie de la capitale au grand désarroi de tous ceux qui empruntent ces différents axes routiers pour se rendre à leurs lieux de travail. Au fil des heures, la tension montait d’un cran. Les étudiants enragés s’en prenaient violemment aux automobilistes qui ne voulaient pas obtempérer au blocus des avenues précitées. Pendant des longues heures, cette partie de la commune de Ngaliema était sous contrôle de la masse estudiantine transformée, le temps d’un éclair, en maîtresse des céans. Il a fallu l’intervention énergique des unités spéciales de la police sur les lieux pour que les risques d’affrontement déjà perceptibles soient contenus. Mais c’était non sans peine puisque les policiers ont buté contre une résistance farouche des étudiants surexcités et déterminés à en leur faire douter. Certains agents, à en croire certaines sources, auraient même été brièvement séquestrés par les étudiants. Aucune victime n’a été enregistrée si ce n’est quelques blessés encore en soins dans quelques formations médicales de la place. « On voulait juste manifester, défiler un peu et ils nous en ont violemment empêché », expliquait, pour sa part, un étudiant.

En fait, tout est parti de la décision prise par les autorités académiques d’augmenter les frais académiques et connexes. Cette hausse brutale et inadaptée desdits frais a été considérée comme une provocation par ces étudiants déjà excédés par leurs conditions d’études précaires auxquelles le gouvernement n’accorde le moindre intérêt. La goutte d’eau qui a débordé le vase a été  le délogement forcé de certains étudiants habitant les homes sans raison valable. Dans les milieux universitaires, on laisse entendre que cette action de l’INBTP devait s’étendre à tous les établissements d’enseignement supérieur et universitaire de la capitale et, du reste, du pays. L’ensemble de la communauté estudiantine de Kinshasa et de l’arrière-pays est censé faire pression sur le gouvernement pour amener celui-ci à faire de l’amélioration des conditions d’études dans les universités et instituts supérieurs une priorité.

Alain Diasso

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