Entrave au processus démocratique en RDC : l'IRDH s’insurge contre les critiques d'une ONG sud-africaine

Jeudi 21 Février 2019 - 17:00

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L'association congolaise de défense des droits de l'homme reproche à l'Institute for security studies (ISS), basé à Pretoria, d'avoir publié, le 19 février dans "Daily Maverik", un journal paraissant en ligne dans la province de Gauteng, une analyse qui ne reflète pas la situation réelle de la République démocratique du Congo (RDC). 

« Slamming the door on democracy in the DRC », avec comme sous-titre « The Congolese chose change, but African and international responses to the election deprived them of it », tel est le titre de l'article publié en anglais par ISS, que l’Institut de recherche en droits humains (IRDH) a traduit en français: « La RDC claque la porte à la démocratie : le peuple congolais choisit le changement, mais les réponses africaines et internationales les en privent ».

Cet article de l’ISS qui revient sur des résultats de la présidentielle en RDC a fait l'objet d'une analyse crtitique de la part de l'IRDH. Cet institut a relevé, d'emblée, que l'ONG sud-africaine a soutenu des allégations erronées d'une prétendue victoire de Martin Fayulu que la communauté internationale refuserait de le lui reconnaître, se référant au seul rapport de l’une des missions d’observation électorale : la Conférence épiscopale nationale du Congo. 

«  En se fondant sur l’unique rapport de la simple mission d’observation électorale de l’une des parties prenantes au processus, ISS et les autres partenaires démontrent un besoin immense de se faire compléter par des experts congolais en la matière », a souligné l'ONG congolaise qui a noté que la répétition d’erreurs dans des analyses d’experts internationaux devient embarrassante pour la relation avec les ONG nationales qui, pourtant, ont grandement besoin du soutien international.

Pour l'IRDH, en effet, le ressassement décrié est perçu par une certaine élite congolaise comme de l’acharnement sur la situation de la RDC qu’on voudrait amener à la guerre. Cette élite, at-il souligné, relève que ces experts internationaux parlent au nom et à la place des Congolais, sans se référer aux associations partenaires basées à l’intérieur du pays. Il s’étonne aussi que des experts prédisent la guerre, en prétendant que « le peuple congolais risque de se tourner vers d’autres méthodes pour renverser l’insupportable statu quo ». L’IRDH a désapprouvé la construction progressive d’un discours qui empoisonne une situation politique déjà volatile, dans un pays à la merci des politiciens véreux, assoiffés de pouvoir et capables de tout renverser, s’ils ne trouvent pas leurs comptes.

L' analyse de l'ISS, a conclu l'IRDH, se fonde sur des erreurs de jugement, les mêmes qu’avaient commises Human Rights Watch (HRW), ainsi que Mo Ibrahim et Alan Doss. Rappelant, en effet,  l’erreur commise au départ par HRW, l’IRDH indique que le directeur exécutif de cette ONG internationale, Kenneth Roth, avait publié, le 10 janvier, sur tweeter: « Voici à quoi ressemble la manipulation de l’élection présidentielle en RDC. Les données de l’Eglise catholique démontrent que Fayulu gagne avec 47%, suivi par Tshisekedi, avec 24% et 19% pour Shadary », alors que « ces données tant vantées n’étaient qu’un sondage d’opinion de Congo research group  diffusé en décembre 2018 », a fait observer l'association congolaise basée dans le Katanga.

A propos de Mo Iibrahim et Alan Doss, ils avaient publié dans le journal "Le Monde", le 1er février, l’article intitulé : « Le résultat de la présidentielle en RDC est une défaite pour la démocratie ». A en croire l'IRDH, les deux auteurs avaient aussi prêté à l’Eglise catholique la paternité de la publication des résultats qui donneraient Fayulu gagnant, sans en donner des chiffres.

Pour cette association congolaise de défense des droits de l'homme, cet acharnement extérieur sur la RDC qui a réussi sa transition démocratique n'est pas autre chose qu'une façon de chercher à reveiller les vieux démons afin que ce pays retombe dans les conflits du passé. Aussi exhorte-t-elle les ONG et experts internationaux à soutenir le peuple congolais, à travers leurs partenaires de la société civile, à lutter contre moult tentatives de récupération et confiscation du pouvoir par un petit groupe d’individus de l’ancien régime. 

 

Lucien Dianzenza

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