Entrepreneuriat: la pilule antichômage de l’année

Vendredi 28 Décembre 2018 - 12:32

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Le domaine a été au centre de plusieurs rencontres durant toute l’année et en a séduit plusieurs. Au nom de sa promotion, plusieurs décideurs s’accordent à dire que la création d’entreprises apparaît comme une solution pour l’emploi. La jeunesse en a tant besoin.

D’entrée de jeu, il a été lancé, le 29 janvier à Brazzaville, un concours sur l’entrepreneuriat juvénile et féminin, par le ministère de petites et moyennes entreprises et de l’artisanat. Son but principal était de dynamiser l’économie congolaise en développant l’entrepreneuriat dans les filières hors pétrole et stimulatrices de croissance et d’emploi telles que l’agrobusiness, le transport, la logistique, la transformation du bois, l’hôtellerie, le tourisme, les travaux publics ainsi que l’artisanat.

Par ailleurs, seize entrepreneures ont été sélectionnées le même mois, pour participer à l’édition 2018 de l’incubateur congolais Sounga nga.  Elles ont été formées pendant six semaines dans différents domaines comme les finances, l'administration, le marketing...

En avril 2018, sept candidatures ont été retenues au Congo pour la 4e édition du programme de la Fondation Tony Plumeau, compétition impulsée par le milliardaire nigérian Tony Elumelu. Avec un budget de cent millions de dollars étalé sur une période de dix ans, c’est plus de 151 692 Africains parmi cent quatorze pays du monde entier qui ont candidaté pour cette promotion. L’agriculture et la technologie ont été les domaines phares des candidatures. Les Congolaises et congolais, Eric Durshold Pouabou, Gloria Michelle Mady Goma, Jordan Issimba, Mariame Diefaga, Merveil Mavoungou, Rufin Ovoula Lepembe et Sorel Elvrad Kimposso faisaient partie des sélectionnés.

Une autre rencontre a mis en lumière ce secteur. Il s’agit de la Journée mondiale des télécommunications et de la société de l’information, célébrée le 17 mai dernier à Brazzaville, sur le thème « Entrepreneuriat numérique: les opportunités offertes aux jeunes développeurs ». Lors de ces assises, plusieurs entrepreneurs du secteur et start-up ont convenu, en synergie avec l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques, de mettre en place une plate-forme d’échange et de collaboration en vue d’encourager et de favoriser le développement du numérique dans le pays. Cette plate-forme vise essentiellement à résoudre les difficultés que rencontrent les start-up congolaises évoluant dans le numérique et à proposer des solutions. Il s’agira de s’appuyer sur les API, une sorte de fonctions informatiques qui servent de façade par laquelle un logiciel offre des services à d’autres logiciels. Les API étant une « ressource sensible », les start-up devraient pouvoir s’organiser à travers de projets stimulants.

À travers des rencontres Be to Be et expositions des produits congolais, le quatrième forum de l’entrepreneuriat s’est allié à la même cause. Il a réuni, du 26 au 27 septembre, plusieurs acteurs de la transformation des produits agricoles, dans le but de sensibiliser les entrepreneurs à la problématique de la transformation agricole.

« La créativité féminine, un vrai challenge au Congo ». C’est autour de cette thématique que l’une des rencontres en lien avec la semaine mondiale de l’entrepreneuriat s’est déroulée. La problématique a été débattue le 15 novembre à Brazzaville, à l'ouverture de l'activité initiée par Jokkolabs Global, un organisme privé spécialisé dans l'entrepreneuriat. 

Toujours dans le cadre de la célébration de la semaine mondiale de l'entrepreneuriat, le salon panafricain de l'entrepreneuriat féminin s'était invité à Brazzaville, du 16 au 18 novembre, au Palais de congrès, pour promouvoir l’entrepreneuriat féminin au Congo et en Afrique.

Ces initiatives contribueront-t-elles concrètement au développement de ce secteur ?

On oublie souvent d’assigner des objectifs de résultat à ces initiatives.  Même s’il est trop tôt pour porter un jugement définitif sur leur efficacité, il sied de souligner que les politiques de promotion de l’entrepreneuriat devraient s’inscrire systématiquement dans une vision plus large, incluant, par exemple, des recours aux entrepreneurs et fournisseurs nationaux dans un certain nombre de secteurs. En effet, pour décupler l’impact de ce secteur, les pouvoirs publics et le secteur privé ne doivent pas participer de manière cloisonnée à la mise en œuvre de projets prometteurs dans ce secteur.

Financement, principal obstacle des entrepreneurs congolais

Les créateurs d’entreprise congolais se heurtent à plusieurs difficultés considérables. Et le financement en est le capital. Entre l'environnement des affaires en général, les lenteurs administratives, l'environnement politique, culturel et social, bon nombre de facteurs ralentissent l'entrepreneuriat au Congo.

Souvent, les entrepreneurs peinent à accéder à des financements abordables ainsi qu’à des services d’accompagnement et de conseil. Ils sont confrontés à des obstacles administratifs et plus généralement à un manque d’encouragement de la société dans son ensemble.

Pour récolter les fruits de l’entrepreneuriat, il faut des stratégies et des politiques efficaces, afin de créer davantage d’emplois au sein des petites et moyennes entreprises. Le gouvernement doit relever ce grand défi (le manque de fonds) qui en entrave la progression de ce secteur au Congo. En outre, il doit offrir plus de mesures incitatives au secteur privé par le biais d’allègements fiscaux pour créer plus d’emplois. Les lois et les règlements devraient favoriser les entrepreneurs.

Durly Emilia Gankama

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