Environnement : des mesures pour lutter contre les érosions

Mercredi 20 Mars 2019 - 19:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Après étude de terrain, à Brazzaville et à Kintélé, les experts américains en érosion ont formulé des recommandations pouvant permettre d’endiguer le phénomène environnemental qui ne cesse de ronger les infrastructures routières et les habitations.

Cent huit têtes d’érosions sont identifiées dans la capitale et dans sa périphérie nord. Une situation préoccupante qui a poussé les mairies de Brazzaville et de Kintélé à solliciter l’aide des partenaires pour résorber le phénomène qui ne cesse de prendre de l’ampleur à mesure que les pluies tombent. Le service forestier des Etats-Unis pour l’Afrique centrale avait donc mis les experts à la disposition du Congo pour analyser la situation de fond en comble et proposer des solutions pour y remédier. La restitution de ces travaux portant sur la prévention et le contrôle des érosions a eu lieu le 20 mars, à l’ambassade américaine.

Selon les experts américains, pour mieux prévenir les érosions et restaurer les sites érodés, il est important de maintenir et rétablir la capacité d’infiltration des sols sableux. N’importe quelle couverture végétale peut aider à y parvenir. A ce propos, il faut donc capitaliser la Journée nationale de l’arbre pour encourager la plantation des potagers, des jardins à fleurs et des arbres fruitiers notamment.

Une fois la capacité d’infiltration consolidée, elle permettra de ralentir et d’enfouir les eaux de ruissellement car la réalité de terrain révèle que les érosions sont aussi causées par les travaux inachevés des canalisations. Ainsi, les eaux ruisselantes commencent par ronger la partie sablonneuse inachevée de la canalisation pour remonter vers la source. Les travaux de drainage structurés doivent être réalisés pour acheminer les eaux de ruissellement vers des emplacements qui n’entraîneront pas le phénomène d’érosion ou ne l’aggraveront pas. Les autorités compétentes devraient, par ailleurs, veiller à l’application stricte des règlements portant sur la planification de l’utilisation des terres pour s’assurer que leur aménagement respecte les plans de gestion des eaux de ruissellement. Aussi, étant donné l’importance des eaux souterraines comme source d’eau potable, les experts proposent de tester la qualité de l’eau afin de déterminer la probabilité de contamination par les déchets ménagers utilisés pour freiner la progression des phénomènes d’érosion.

" Former des experts en contrôle des eaux pluviales"

« Les mécanismes entraînant les érosions sont relativement simples et bien compris, ce qui signifie qu’il existe des solutions pratiques pour éviter ce phénomène et les pertes connexes en vies humaines, en infrastructures et en ressources naturelles », a indiqué le chef de mission adjoint de l’ambassade des Etats-Unis au Congo, Mathew Cassetta. Le diplomate a, par ailleurs, souhaité que tous les acteurs de la société participent à la conception et à la mise en œuvre des solutions durables au drainage urbain et aux érosions.

Les experts Mark Weinhold et Michael Furniss ont, quant à eux, estimé qu’il est important de former des experts en contrôle des eaux pluviales. Le chef du programme du service forestier des Etats-Unis pour l’Afrique centrale, Richard Paton, s’est satisfait d’avoir apporté leur pierre pour aider le Congo à trouver des solutions à l’épineux problème d’érosions.

Pour la présidente du conseil municipal, députée-maire de Kintélé, Stella Mensah Sassou N’Guesso, assurer la protection des sols contre les érosions, les glissements de terrain et les inondations est une nécessité impérieuse qui figure au nombre de défis à relever en tant qu’autorité locale. Eradiquer le phénomène d’érosions nécessite, selon elle, les apports multiformes au plan technique, financier et matériel de la part des partenaires.

En rappel, bien avant l’étude menée par les experts américains, les chercheurs congolais de l’Université Marien-Ngouabi, notamment les Drs Jean de Dieu Nzila et Dieudonné Louembe, avaient mené des études sur la prévention des érosions en 2013. La population attend donc que les pouvoirs publics intensifient les initiatives sur le terrain pour la sortir du gouffre.

Rominique Makaya

Légendes et crédits photo : 

La route de Ngamakosso rongée par l'érosion

Notification: 

Non