Évènements des 19 et 20 septembre : le gouvernement tance l'UDPS

Lundi 7 Novembre 2016 - 16:50

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Les forces de l’ordre ont mis la main le 5 novembre sur Bopoko Lifula Héritier, alias Mokato, le principal animateur des forces de progrès et de défense de la jeunesse du parti d’Étienne Tshisekedi, présumé commanditaire des évènements du 19 septembre ayant ensanglanté Kinshasa. Au risque d’être considéré comme complice des faits graves mis à charge de ce dernier, les responsables de l’UDPS sont exhortés à collaborer avec la justice pour tirer ce dossier au clair. 

L’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti cher à Étienne Tshisekedi, a maille à partir depuis quelques temps avec les autorités publiques. Les dérapages ayant émaillé les tristes évènements des 19 et 20 septembre continuent à hanter cette formation politique présentée, à tort ou à raison, comme le fer de lance desdites manifestations organisées à la suite de la non-convocation du corps électoral par la Céni conformément à la Constitution. La manifestation avait vite dégénéré entraînant mort d’hommes. Le gouvernement, qui tient à faire toute la lumière sur ces folles journées qu’avait connue Kinshasa, avait ouvert une enquête à ce sujet. La traque aux commanditaires de ce qui a failli se transformer en une insurrection populaire orchestrée par des tireurs de ficelles se recrutant essentiellement dans les milieux politiques avait aussitôt été lancée.

Là-dessus, c’est essentiellement vers l'UDPS, parti phare du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement, que se sont tournées les investigations. Le parti d’Étienne Tshisekedi autour duquel se sont cristallisées les autres entités affiliées au Rassemblement avait joué un rôle de premier plan lors de ces évènements et, aujourd’hui encore, c’est cette formation politique qui en paie les frais. Devenus inaudibles et presque aphones, les autres alliés ont été, depuis lors, réduits à l'expectative laissant toute initiative à l’UDPS.

Après l’arrestation du secrétaire général adjoint de l’UDPS, présumé commanditaire des évènements du 19 septembre, c’est au tour d’un autre cadre du parti d’être appréhendé par les services de police. Il s’agit de Bopoko Lifula Héritier, alias Mokato, principal animateur des forces de progrès et de défense de la jeunesse du parti. L’intéressé a été arrêté dans la foulée du meeting manqué de l’UDPS prévue pour le 5 novembre, dans la mêlée confuse et générale perpétrée par des militants en furie qui tenaient mordicus à accompagner leur leader sur le lieu de la manifestation. C’est ce qu’a révélé un communiqué du gouvernement publié le 7 novembre et portant la signature de son porte-parole Lambert Mende

Bopoko Lifula est présenté par le gouvernement comme « un des commanditaires et organisateurs présumés des pillages des armes et munitions de guerre dans plusieurs commissariats de police de la capitale durant la période susvisée, en plus de nombreux actes de vandalisme, d’incendies, de meurtres, de viols et de pillage des biens publics et privés ». Dans le même communiqué, le gouvernement ne manque pas d’égratigner l’UDPS en mettant en relief ses accointances présumées avec les fauteurs des troubles qui s’étaient négativement illustrés le 19 décembre. Le gouvernement s’est dit particulièrement préoccupé par le fait que Bopoko, « un repris de justice, ancien artificier au sein des forces de défense de la RDC d’où il a été naguère renvoyé », a occupé un poste de responsabilité au sein de l’UDPS. 

Plus tranchant, le communiqué souligne : «  Le gouvernement est surpris de voir une formation politique ayant pignon sur rue compter parmi ses cadres un personnage aussi problématique au regard de son passé et des présomptions des faits criminels qui lui sont imputés. Il engage les instances judiciaires à approfondir leurs enquêtes pour mettre à jour et statuer sur toutes les responsabilités autour de cette affaire et en appelle à la collaboration de tous les citoyens susceptibles d’aider à la manifestation de la vérité à ce sujet.  Cette collaboration avec la justice est attendue également des responsables du parti qui a ainsi ouvert ses rangs au prévenu Bopoko, au risque d’être considéré comme complice des faits graves mis à charge de ce dernier ». Sans calculs politiciens ni arrière-pensée géopolitique, l’exécutif national déclare être déterminé à assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national.  

Alain Diasso

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