Exploitation forestière : violation du moratoire de 2002 sur l’octroi des titres forestiers

Mercredi 1 Février 2017 - 17:30

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L’organisation internationale Greenpeace accuse certains hauts responsables gouvernementaux congolais d’être à la base du désordre entretenu actuellement dans le secteur forestier avec l’attribution irrégulière des concessions forestières.

 

L’exploitation forestière en RDC n’est toujours pas à l’abri des prestations maffieuses qui gangrènent cette activité qui aurait pu être génératrice des revenus si elle était bien encadrée. Mais hélas !  Le gouvernement, qui avait lancé en 2002 un processus de conversion des titres forestiers en contrats de concession destiné à faciliter une meilleure gestion des ressources, ne donne plus les gages quant au respect de cette mesure salutaire. Alors que le processus s'est étendu sur une période de six ans, accompagnée d'un moratoire sur l'octroi de nouvelles exploitations, force est de constater que de nouveaux acquéreurs continuent d’obtenir des concessions forestières comme si de rien n’était, avec la bénédiction des autorités censées assurer l’application du moratoire.

Ces incohérences ont été mises sur la place publique au cours d’une conférence de presse tenue le 1er février par la responsable Campagne Forêt de l’ONG internationale Greenpeace. Cette dernière a exprimé les craintes de voir «les donateurs dissiper des millions alors que le gouvernement de la RDC viole secrètement son propre moratoire sur l’exploitation forestière ». Des hauts responsables gouvernementaux congolais seraient, d’après elle, impliqués dans cette base besogne qui tend à annihiler le partenariat conclu avec l’Initiative pour les forêts de l’Afrique centrale (Cafi) qui a consenti de verser 200 millions de dollars pour protéger les forêts du bassin du Congo dont quarante auraient déjà été décaissés. Avec des concessions illégales de plusieurs hectares attribuées à des tierces notamment dans les provinces de la Tshopo et de la Mongala, il va sans dire que le partenariat avec Cafi est très mal en point.

Face à la confusion ainsi entretenue, la responsable de Greenpeace propose à ce que la totalité du programme Cafi soit suspendu jusqu’à ce qu’un examen approfondi de l’ensemble de ses activités, y compris l’adoption de mécanismes de contrôles adéquats soient menés, de sorte à s’assurer que l’argent des bailleurs de fonds internationaux ne prend pas d’autres destinations. Elle n’écarte pas non plus toute perspective de porter l’affaire devant les cours et tribunaux. « Nous avons mis à la disposition du procureur général de la République des éléments sur ces illégalités qui mettent en évidence l’incohérence du gouvernement congolais qui souhaite obtenir l’appui financier de Cafi tout en négligeant complètement le moratoire de 2002 », a-t-elle déclaré.

     

 

 

Alain Diasso

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