Faux médicaments : les Etats africains s’engagent à lutter contre le Fléau

Vendredi 3 Février 2017 - 17:55

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A Bamako (Mali), lors du sommet Afrique-France pour le partenariat, la paix et l’émergence (13 et 14 janvier), ont également  été évoquées entre autres, les questions de l’économie et celle de la santé,  en particulier la menace des médicaments falsifiés. Pour la première fois, les représentants des pays  semblaient  commencer à prendre conscience du fléau des faux médicaments et de ses conséquences sur les plans sanitaire et économique.

Dans leur déclaration finale lors du sommet de Bamako, il est mentionné explicitement le trafic de médicaments falsifiés et un engagement sans équivoque à lutter contre ce péril croissant. Ainsi, « ils [les chefs d’Etat]  ont aussi souligné les dangers graves, notamment pour la santé de leurs peuples, que représentent les trafics croissants de faux médicaments développés par la criminalité transnationale organisée en Afrique. Les chefs d’État et de gouvernement se sont engagés à lutter contre ce fléau y compris par le biais d’une stratégie globale et cohérente ».

C’est la manifestation d’une réelle volonté commune des dirigeants africains de lutter contre le trafic de faux médicaments. Une volonté qu’il faut cependant transformer en réalisations concrètes, l’une d’elles étant l’adhésion à la convention Médicrime du Conseil de l’Europe, en faveur d’une harmonisation des législations et la facilitation de la coopération entre Etats contre le trafic de médicaments.

À l’occasion d’un petit déjeuner de presse, l’Organisation mondiale des douanes (OMD) et l’Iracm ont annoncé de nouvelles saisies record de médicaments illicites dans 16 pays africains (Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, Côte d’Ivoire, Gabon, Ghana, Kenya, Mozambique, Namibie, Nigéria, RD du Congo, Congo, Sénégal, Tanzanie et Togo).

En effet, l’opération  ACIM aura permis d’intercepter (du 31 août  au 14 septembre 2016) 113 millions de produits pharmaceutiques illicites et potentiellement dangereux pour la santé, 13 millions de compléments alimentaires, et 5000 dispositifs médicaux. Parmi les médicaments découverts par les douaniers africains, se trouvaient en majorité de traitements de première nécessité : antipaludéens, anti-inflammatoires, antibiotiques mais aussi 2 millions de doses d’anticancéreux. La majeure partie de ces interceptions ont eu lieu au Nigéria, au Bénin, au Kenya, au Togo et en Namibie.

Les 16 ports maritimes d’Afrique reconnus comme étant les principaux ports d’entrée des produits commerciaux sont : Durban, Luanda, Cotonou, Douala, Abidjan, Libreville, Tema, Mombasa, Maputo, Walvis Bay, Lagos, Pointe Noire, Dakar, Dar Es Salaam, Lomé. Les produits de santé illicites et/ou contrefaits représentent près de 98% des unités interceptées. La plupart des cargaisons interceptées provenaient d’Inde (75%) ou de Chine (25%).

Depuis 2012, l’OMD et l’Iracm ont mené 4 opérations d’envergure  (ViceGrips 2, Biyela 1, Biyela 2 et ACIM) dans les grands ports maritimes de 24 pays d’Afrique. Ils ont permis l’interception de près de 869 millions de médicaments contrefaits et illicites, d’une valeur estimée à plus de 400 millions d’euros. Autant de médicaments potentiellement dangereux qui ont été retirés du marché au lieu d’être vendus aux populations africaines.

Il n’y a pas que l’Afrique qui souffre du fléau des faux médicaments. Aux Etats-Unis, le comté et les professionnels de santé de Los Angeles s’inquiètent de la diffusion croissante de médicaments falsifiés sur leur territoire, et appellent à la méfiance. En Espagne, grâce à l’opération Pangea IX, 82  trafiquants  et 1 million de faux médicaments ont été saisis. 

Noël Ndong

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