Festival international Ndjam’s s’enflamme en slam: Mariusca Moukengue sur plusieurs fronts

Mardi 19 Novembre 2019 - 14:45

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La slameuse congolaise a été invitée pour représenter son pays à l'événement qui a réuni sept des treize pays africains et européens attendus à N'Djamena, au Tchad, du 6 au 11 novembre.

L’artiste congolaise a presté à l’ouverture du festival, à l’Institut français du Tchad (IFT), ainsi qu’au deuxième jour, et s'est produite aussi à Sélésao. Formatrice des nouveaux talents dans cet art dans son pays, Mariusca Moukengue a été sollicitée par les organisateurs pour faire bénéficier son expérience aux collégiens et lycéens tchadiens, en animant des ateliers slam.

La Congolaise a été, par ailleurs, présidente du jury d'une compétition mettant aux prises quinze écoles. Outre cela, elle a été choisie aussi comme paneliste dans une conférence-débat portant sur la question des « Codes du féminisme », tenue à l’IFT. Elle avait à ses côtés Mme Sawé, représentante de l’Afrique à la présidence française, également réalisatrice tchadienne, ainsi que l’animatrice Myriam, travaillant dans les milieux culturels en Europe et en Afrique.

En marge de ce festival, Mariusca Moukengue a enregistré avec une slameuse de la Guinée Conakry. « Au Tchad, je ne me suis pas exprimée seulement, mais aussi, j’ai vu comment les autres s’expriment, parce qu’il s’agissait d’un partage des scènes slam avec les autres slameuses. Ça m’a permis non seulement d’apprendre des autres, mais aussi de voir ce que je pouvais recevoir des autres en retour par rapport à mes textes, parce qu’en déclamant dans son propre pays, on connaît plus ou moins ce que son public aime, or déclamer des textes devant un public nouveau permet de savoir si ces textes sont universels, si des gens y adhèrent », a déclaré l’artiste.

Pour elle, Ndjam’s s’enflamme en slam a été une très belle expérience, avec assez d’amour entre les participantes, le comité d’organisation et le public présent. 

"Les artistes congolais délaissés"

La tournée Slam Mbongui Africa Tour de Mariusca Moukengue a commencé par Pointe-Noire et Brazzaville, puis N'Djamena. Il reste les étapes de Ouagadougou (Burkina Faso), Douala (Cameroun) et Kinshasa (République démocratique du Congo), où la slameuse compte s'y rendre avant la fin de l’année. Le 28 novembre, elle sera à Ouagadougou, à l’ouverture du Festival de l’intégration culturelle, et le lendemain, elle se rendra au Cameroun pour prester à la clôture de Douala music art festival. Elle ira ensuite à Kinshasa pour participer au festival Yambi city, un événement de musiques urbaines qui va regrouper plusieurs artistes des deux Congo.

Cependant, l’artiste et son équipe sont confrontées à un problème de billets d’avions pour ces trois destinations, les promesses faites par certaines personnes n'ayant pas été tenues. Aussi lance-t-elle un appel à tous ceux qui peuvent les aider de leur acheter des billets pour ces deux destinations, car c'est le pays que son groupe va représenter dans ces festivals. « Aujourd’hui, tout le monde veut aller à Paris, ce n’est pas parce que Paris a de la lumière, mais plutôt parce que la France sait vendre sa culture. Aucun pays au monde ne peut évoluer sans sa culture. Et ce n’est pas moi qui vais l’apprendre aux gens. Tous, nous savons que la culture est une source inépuisable du développement d’un pays », a martelé la slameuse.

Mariusca Moukengue a témoigné sa fierté lorsqu' elle est arrivée à N'Djamena, elle a écouté jouer du Roga-Roga un peu partout dans la ville, alors que dans son Congo natal, les artistes locaux ne sont presque pas consommés. « Les Congolais de la RDC consomment du Made in Kin d’abord. En Côte-d’Ivoire, on consomme ses artistes avant de consommer ailleurs. Mais chez nous, on attend que ce soit l’extérieur qui élève nos artistes avant de faire de la récupération. C’est quand même triste. Ce n’est pas du talent qui manque au Congo. Comment expliquer que quand nos artistes vont à l’extérieur, ils gagnent des trophées, mais pas dans leur propre pays ? C’est quand même triste de voir qu'à de grandes occasions culturelles, le Congo n'est pas », s'est-elle indignée, invitant les internautes à visiter son site : www.mariusca.com.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

1-Mariusca Moukengue sur la scène de l'Institut français du Tchad 2 -L'affiche du festival international Ndjam's s'enflamme en slam

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