Festival Nsangu Ndji-Ndji : le public a encore été bien servi

Mardi 11 Juin 2019 - 19:15

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Lancée le 5 juin à l’Institut français du Congo ( IFC), partenaire de l’événement,  la quinzième édition du Festival international des musiques et des arts N’sangu Ndji-Ndji a pris fin le 9 juin, au stade Kokolo Kopa, dans le deuxième arrondissement de Pointe-Noire, Mvou-Mvou, dans une ambiance chaleureuse.

Concerts de musique, show cases, ateliers, conférence et rencontres professionnelles ont été au rendez-vous du festival, un projet engagé dans la promotion et le développement culturel, artistique et musical en Afrique. Pendant cinq jours, le public a vibré aux différents rythmes et sons proposés par des groupes et artistes de plusieurs pays (les deux Congo, Gabon, Angola, Guinée Conakry, Mali, Côte d’Ivoire, France et Canada) qui se sont produits à l’IFC, à l’espace Yaro et au stade Kokolo Kopa.

Le public a été bercé par les voix douces et caressantes ainsi que les notes de guitare d'Aline Frazao, venue d'Angola, et de Philippe Botter du Congo Brazzaville.  Le rap a été de la partie avec  le Ponténégrin Shab Djo qui a égayé en exécutant ses titres comme "Bet’ boso bane bu tat’ muek". Le public a fait un voyage au Mali avec le groupe Korè Yeelen qui a proposé de la musique mandingue et saharienne avec ses compositions dont "Deni" (la femme) ou "Zanama" (celui à qui on peut faire confiance). Zanama est aussi un appel à la paix et à la cohésion sociale.

Des rythmes saccadés et dansants

Les sons des tam-tams ont résonné au festival N’sangu Ndji-Ndji. Le groupe Musée d’Art de Brazzaville a captivé par sa musique, une combinaison des sons traditionnels et modernes, renforcée par des chants et chorégraphies bien exécutés et synchronisés. Des rythmes saccadés et dansants auxquels bon nombre de gens n’ont pas pu résister. Mode, danse contemporaine et musique ont fusionné dans le spectacle intitulé "Maboko" (les mains) du chanteur et designer Patrick Nganga venu de la Côte d’Ivoire. Les spectateurs ont pu découvrir à travers différents tableaux, des créations de l’artiste présentées par des jeunes mannequins. Invitant tout le monde au travail et à se servir de ses mains pour accomplir des bonnes œuvres, Patrick Nganga a su communiquer la joie au public par le biais de ses titres comme "Hommage à maman" et "Tabiré", une louange à Dieu, qui ont marqué les esprits.

Sur la scène du festival, le petit Wendo et son groupe Rumba music de la RDC ont servi de la rumba à la manière de feu Wendo Kolossoy, un des pionniers de la rumba congolaise dont il est le fils adoptif. Cela, avec une touche personnelle et quelques innovations (sons traditionnels de la RDC et étrangers). Un plat très bien apprécié par l'assistance qui ne s’est pas empêcher d’exécuter des pas de danse.Très présent sur scène avec son look et sa gestuelle assez spéciaux, le petit Wendo a pu conquérir les Ponténégrins. Le Gabon a été présent à travers Queen Koumb, une de ses plus grandes voix. Sa musique, mélange de sonorités africaines avec celles des styles comme le jazz, et ses compositions en français et en guissi, langue parlée dans le sud du Gabon, a convaincu. Présente et dynamique sur scène, Queen Komb a su créer une relation interactive avec le public qui, au finish, a envahi la scène pour danser avec elle.

Une belle balade musicale Afrique–Europe

 Des sons inhabituels ont retenti au festival avec notamment du flamenco offert par Paloma Pradal de France, accompagnée à la guitare par Samuelito. Un genre qu’elle a hérité de son père, Vicente Pradal, musicien français d’origine espagnole. Véritable bête de scène, Paloma Pradal a séduit, entre autres, par son énergie, sa force vocale et ses pas de danse. Le portago et les palmas ont été de la partie ainsi que des chants traditionnels aux structures très complexes et bien rendus. Le duo de la Guinée Conakry, Séfoudi Kouyaté (à la kora) et Abou Sylla (au balafon), a emporté le public vers plusieurs horizons. La combinaison des sons de la kora et du balafon, joués avec dextérité, a été soutenue par une batterie apportant une couleur moderne. La rencontre de ce duo avec Paloma Pradal et Samuelito a donné lieu à une belle collaboration sur la scène du festival, une belle balade musicale Afrique–Europe avec diverses sonorités. 

Le reggae est revenu pour la deuxième fois seulement depuis la création de N’sangu Ndji-Ndji. I Jah Man et New feeling control, ajouter à la fusion du groupe Conquering (Congo-Brazzaville) avec la jeune star Laïla (Canada) à la voix sensuelle, a donné un résultat qui a électrisé le public à la clôture de l’événement. D’autres activités ont marqué le festival, outre les concerts de musique. Il s'agit notamment des show cases avec des groupes et artistes de Pointe-Noire, à savoir Doundouba (percussions et danse), Vortex crew (danse), BouyttisBouyttis ( musique), Les Bons Bergers (gospel), Styl’Oblique (slam), Berléa (musique) et Le Kimoktoire (musique/théâtre) qui ont confirmé leur talent.

Le théâtre a aussi été de la partie avec la pièce "La proie et la bête" jouée par l’atelier théatre Yaro. La conférence sur le thème « Patrimoine et tourisme », animée par Jean Jacques Mboungou, directeur départemental du Patrimoine et des archives du Niari, a permis d’établir le lien entre les deux domaines et de voir comment valoriser un site du patrimoine pour qu’il devienne un site touristique. Les rencontres professionnelles ont permis d’échanger sur différents projets. Les jeunes ne sont pas restés en marge, participant aux ateliers d’initiation à la percussion, au flamenco, au balafon et à la Kora.

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

-Patrick Nganga, lors du festival / Adiac -Queen Koumb lors de sa prestation/ Adiac

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