Fête du travail : l’application du Smig au centre des préoccupations

Mercredi 1 Mai 2019 - 16:56

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L’Intersyndicale nationale du Congo demande au gouvernement d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des agents par la lutte contre les emplois fictifs, de régler la question de la sous-traitance et d’appliquer le Salaire minimum interprofessionnel garanti (Smig).

https://lh3.googleusercontent.com/-2jdx2YHl7WI/VUOCjG56p1I/AAAAAAABSjQ/yF-ujclX94U/DSC_0224.JPG?imgmax=500La fête du travail, célébrée à travers le monde chaque 1er mai, n’aura pas eu un écho retentissant en République démocratique du Congo. C’est timidement que les travailleurs congolais ont  commémoré cet événement mondial avec, à la clé, l’organisation des activités disparates de faible impact. Qu’à cela ne tienne!

Le Smig, dont la grande masse laborieuse du pays réclame l'application stricte, aura été le maître-mot ayant marqué cette journée. Les discours distillés tant par les officiels que par les syndicalistes et les travailleurs des secteurs public et privé ont gravité autour de la nécessité d’améliorer les conditions socioprofessionnelles des agents et de réajuster ce Smig.

Le coordonnateur de l’Intersyndicale nationale du Congo a révélé, à l'occasion, que le taux actuel du Smig, évalué à sept mille soixante-quinze francs congolais par jour pour les manœuvres ordinaires, n’est plus en phase avec les réalités du marché. Par conséquent, il mérite d’être adapté au contexte économique du moment. L’application du Smig passe pour le leitmotiv du banc syndical. Tout en interpellant le gouvernement à cet effet, les syndicats stigmatisent, par ailleurs, le comportement des entrepreneurs expatriés. Ces derniers refusent d’appliquer le Smig et sont paradoxalement encouragés dans leur obstination par des autorités politiques et militaires.   

L’autre motif d’inquiétude soulevé par l’Intersyndicale national du Congo touche à la situation des travailleurs dans leurs relations avec les employeurs. En plus du Smig qui leur est refusé, la plupart prestent sans contrat, soumis aux humeurs de leurs patrons. Du du jour au lendemain, ces derniers peuvent les mettre dehors, sans état d’âme. Aucune sécurisation d’emploi pour ces nombreux Congolais pour qui le travail, censé ennoblir l’homme, reste à réinventer. « Certaines maisons de presse n’ont pas fait signer des contrats aux journalistes. Il n’est pas normal qu’un député national qui travaille pendant six mois seulement l’an, a un salaire de 13 000 USD par mois, alors que l’enseignant qui passe toute sa vie à éduquer les enfants n’a pas droit à la vie, avec 89 000 FC », a fustigé le président de l’Intersyndicale.

C’est en raison de toutes ces disparités sur fond d’une injustice sociale savamment entretenue, que le travail en RDC a cessé d’être une source de positionnement et de reclassement social. En dehors de la politique qui paie mieux ses acteurs en s’accaparant presque de l’essentiel du budget national, les autres secteurs d’activités, exceptées les banques et les télécoms, sont à la traine en termes de niveau de traitement proposé à leur personnel. Dans la perspective du nouveau gouvernement en préparation, il faut déjà mûrement penser à requalifier le travail pour en faire un levier important du développement du pays.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Des travailleurs congolais lors d'une manifestation

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