Fin du dédoublement des partis politiques : le microcosme politique congolais tend à s’éclaircir

Samedi 24 Mars 2018 - 12:15

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Une conscience collective est en train de prendre corps, ces jours-ci, dans le chef des acteurs politiques qui se mettent déjà en ordre de bataille dans la perspective d’affronter les urnes d’ici à décembre.

Le temps n'est plus à la distraction. Après la valse des marches anti-Kabila qui, à la  fin, s’est avérée une perte de temps et d’énergie, les lignes n’ayant pas véritablement bougé, le centre d’intérêt s’est à nouveau focalisé sur les élections. D’où le jeu des alliances qui se forment actuellement entre des partis se revendiquant d’un même idéal politique. L’heure est à la fédération d’énergies dans un enjeu électoral qui ne donne la chance qu’aux grands ensembles politiques.

C’est ainsi que la décision du Conseil national de suivi de l’accord de la Saint-Sylvestre (CNSA) consistant à dissoudre les partis dédoublés opérant au sein de la majorité présidentielle (MP) n’est pas bien appréciée par les formations politiques concernées. Pour le président du CNSA, Joseph Olenghankoy, la mesure ne vise qu’à éclairer le ciel politique congolais en restituant les partis dédoublés à leurs géniteurs, ou mieux à leurs propriétaires. Ainsi le Parti démocrate-chrétien a-t-il été restitué à José Endundo, l’Union nationale des fédéralistes du Congo à Christian Mwando Nsimba, l’Union nationale des démocrates fédéralistes à Gabriel Kyungu et l’Alliance pour le renouveau du Congo à Olivier Kamitatu. Ces partis dédoublés et leurs dirigeants ont été invités soit à adhérer au PPRD, soit à créer un regroupement des personnalités proches de la MP, ou au pire disparaître de l’échiquier politique national. 

En revanche, le CNSA a affirmé que le parti politique Mouvement social pour le renouveau (MSR), dirigé par Pierre Lumbi, n’avait jamais obtenu un arrêté d’enregistrement. La proposition avait été faite à l’ancien conseiller spécial du chef de l'État, aujourd’hui membres du G7, de créer un autre parti. En réaction, le MSR fait valoir l’accord de la Saint-Sylvestre « qui avait prévu expressément, au chapitre V.6, que le ministre de l’Intérieur rapporte son arrêté du 23 janvier 2016 créant l’autre pseudo MSR ».

Sur les six partis de l’opposition dédoublés par la MP, seuls le MSR et l’Aco de Danny Banza Maloba continuent à faire de la résistance pendant que d’autres ont déjà entamé des démarches pour se trouver un autre label.  

Cette décision controversée du CNSA vise à contribuer à la décrispation politique telle qu’exigée par l'accord du 31 décembre 2016. Le 23 juin, la Commission électorale nationale indépendante convoquera le corps électoral. Il est question en ce moment de parer au plus pressé pour que la nouvelle liste revue et corrigée des partis et regroupements politiques opérant sur le territoire national parvienne à la Centrale électorale au plus tard le 27 mars. C’est en tout cas le sens à donner à la démarche du CNSA qui a décidé, par ailleurs, de surseoir à l’examen des partis politiques M17 et NBP, tous les deux dédoublés. L’UDPS, quant à elle, a déclaré ne pas être concernée par la décision du CNSA alors qu’il est de notoriété publique que ce parti est aujourd’hui écartelé entre trois tendances (Tshisekedi, Tshibala et Mubake) se réclamant d’une même légitimé et légalité. Dossier à suivre.   

Alain Diasso

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