Fistule obstétricale : le Congo enregistre 475 cas d’affections par année

Samedi 24 Mai 2014 - 15:15

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Soixante opérations chirurgicales ont été réalisées contre la fistule obstétricale dans la période de janvier à mai 2014. L'annonce a été faite, le 24 mai à Brazzaville, par Laurenceau Barbara, représentante du Fonds des Nations unies pour la population (FNUAP), dans le cadre de la célébration de la 2ème journée mondiale

D’autres femmes attendent d'être opérées. Et bien d’autres encore sont dans les villages et ont du mal à accepter une intervention chirurgicale à cause des pesanteurs sociales et culturelles. Et de la honte que cause cette affection handicapante.

Selon le ministère de la santé et de la population, 475 cas de fistule de tout genre sont enregistrés chaque année. Le thème retenu en 2014 est : « La fistule, parlons-en. La fistule obstétricale, la prévenir, la guérir, en finir ! ». Un thème qui incite la communauté sanitaire à la chirurgie réparatrice et à la prévention précoce.

Les opérations chirurgicales contre la fistule et les autres soins qui les accompagnent sont excessivement coûteuses par rapport à la bourse d’un Congolais moyen. Le prix d’une intervention est à évaluer  450.000 FCFA et plus. Pour conforter la lutte contre la fistule obstétricale, l’UNFPA-Congo, en collaboration avec ses partenaires, compte mettre en place un système d’alerte au niveau de toutes les maternités d’hôpitaux et de centres de santé intégrés surtout ceux de l’hinterland.

Opérer et mener des actions de prévention de la fistule obstétricale nécessitent des lourds moyens financiers des partenaires. C’est ainsi que Laurenceau Barbara, représentante de l’Unfpa-Congo, s’est félicitée de l’intervention de la société Total : « La société Total E&P Congo a été sensible à la thématique et a contribué financièrement mais également avec le cœur en portant le message auprès des femmes de cette compagnie ».  

En 2007, le ministère de la santé et de la population a inscrit la lutte contre la fistule comme l’une des priorités de sa feuille de route nationale. Il a chargé l’hôpital Pierre Mobengo, le CHU-Brazzaville comme centre de référence pour la prise en charge des femmes atteintes de la fistule. Néanmoins la prise en charge contre la fistule au Congo notamment au CHU-Brazzaville remonte à 1984. Entre 2007-2014, un effectif de cinquante femmes est pris en charge par ces infrastructures de référence.

La ministre des Affaires sociales, de l'Action humanitaire et de la solidarité, Émilienne Raoul, a appelé le corps médical et le personnel de santé à « faire preuve de sérieux de leur travail quotidien ».

Elle a également encouragé les femmes à rompre le silence car, dit-elle, « le fléau qui les ronge n’est pas irréversible ».

 

 

Fortuné Ibara