François Ondai Akiéra décrypte "Parafifi " de Kallé Jeff

Mercredi 19 Juillet 2023 - 9:29

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Avec "Parafifi ", chanson dédiée à Félicité Safouesse, Joseph Kabasele, alias Kallé Jeff, est indiscutablement l’auteur de l’une des meilleures chansons de l'histoire de la musique des deux Congo. Le journaliste François Ondai Akiéra décrypte ce chef-d’œuvre.

" Pour moi, sans conteste "Parafifi " dont le succès mondial n’a jamais pris de rides demeure l’une des compostions  de Joseph Kabasele qui traversera les générations.

Composée en 1953, cette chanson avait été dédiée à deux tourtereaux : son ami Paraiso de nationalité dahoméenne (béninoise) et Félicité Safou-Safouesse, institutrice de formation, première femme congolaise speakerine à la Radio de l’AEF à partir du 8 février 1952.

Après avoir passé avec succès un concours de recrutement, celle-ci devint une star de la radio et connut par la suite un énorme succès. Elle s’était retrouvée à la Radio Inter Equatoriale avant d’atterrir à la nouvelle Radio Congo, média incontournable écouté du grand public pour une telle vedette où elle relayait les artistes tels que Antoine Moundanda, Jean- Serge Essous, Adou Elenga, Wendo et naturellement Kallé Jeff.

L’auteur-compositeur à la voix séduisante, Grand Kallé, avait eu l’inspiration de donner à cette chanson un titre issu de la contraction de Paraiso en "Para", et de Félicité en "Fifi". Ce qui a donné « Parafifi » enregistré aux éditions Opika en format 78 tours, sous la référence 1179.

Quant aux paroles en lingala, «Félicité, mwana mwasi suka botembe, oy’a lelo obebisi mokili awa. Na mopanzi, tala elenge ya Paraiso, amipesi nyonso se na yo », elles pourraient être traduites en français en ces termes : « Félicité, une jeune fille extrêmement ravissante, en ce jour ta beauté a causé d’énormes dégâts  dans ce monde. A tes côtés on peut voir le jeune Paraiso qui s’est donné tout à toi ». 

Au moment où le monde musical se retrouve à Brazzaville aux festivités du Fespam, comment ne pas se souvenir de cette lyre immortelle qui marqua à jamais son temps ?

Marie-Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

L'écrivain François Ondai Akiéra

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