Front commun pour le Congo : l’AFDC mène la barque

Jeudi 13 Décembre 2018 - 18:30

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Bahati Lukuebo, un des grands leaders au sein de la majorité présidentielle et de la plate-forme électorale de cette famille politique, est devenu, au fil du temps, la figure emblématique du camp kabiliste. Plus les jours passent, plus il est en train de ratisser large avec son parti qui a une assise sur toute l’étendue du pays.

 

Dans un sondage réalisé cette semaine, l’Alliance des forces démocratiques du Congo (AFDC) arrive en tête au sein de sa famille politique, le Front commun pour le Congo (FCC). « Si cette tendance se confirme jusqu’au 23 décembre, il est fort à parier qu’il va peser lourdement dans la balance », a conclu cette étude dans ses projections.

Dans ce sondage, le Think tank democracy control et Rien que la vérité a tablé son échantillonnage en enquêtant sur mille trente personnes à travers le territoire national. Cette répartition n’a pas tenu compte des aspects liés à l’espace linguistique ou encore à des considérations géopolitiques relatives aux origines du leader. Et, son choix par province a pris sa fourchette par rapport à la grandeur géographique de chaque entité provinciale. Mais aussi le quota selon l’ancienne configuration de onze provinces dont les réalités ont encore du mal à se rimer aux vingt-six.

Miser également sur les candidats députés

Dans cette étude, le Think tank democracy control et Rien que la vérité a, en effet, relevé le constat selon lequel pendant que le débat est focalisé sur la présidentielle, plusieurs partis politiques ne prennent pas du temps pour penser aux législatives. Rares sont, a pu constater cette maison de sondage, les partis politiques qui battent campagne pour leurs députés, se focalisant plus sur leur candidat président. L’AFDC de Bahati Lukuebo est donc parmi les rares sinon, la seule formation politique de la majorité présidentielle, qui s’est muée en FCC, qui a fait la différence ou qui s’est démarquée. Les deux questions posées aux enquêtés ont été : « Quel est, selon vous, le parti du FCC pour lequel vous allez voter le 23 décembre ? » et «  Quel est le parti de la majorité présidentielle qui vous inspire plus confiance ? ».

A ces questions, la majorité des sondés s'est déclarée favorable à l’AFDC, soit 42 %. Une bonne partie a opté pour le PPRD, 22 %, alors qu’une infime partie a opté pour le PPPD, 14 %. Le reste, soit 24 % , a préféré ne pas se prononcer, soit parce que ne connaissant pas tous les partis politiques, soit n’ayant aucune préférence.

Des résultats soumis aux réalités du temps

À en croire cette maison de sondage, ce résultat reflète la réalité pour la semaine en cours. Certainement, a-t-elle fait constater, à l’approche du 23 décembre, date prévue pour les élections, le paysage est capable de connaître une mutation. « Soit que l’AFDC va conforter son avance, ce qui semble être sûr, soit que le PPRD pourrait perdre de la place au profit des autres partis de la majorité qui peuvent intensifier leur travail sur le terrain. Mais ce qui est sûr, l’AFDC a le vent en poupe. Si déjà à une semaine du scrutin, il atteint ce score, les descentes de Bahati à l’est sont susceptibles de modifier son score », a précisé Le Think tank democracy control et Rien que la vérité.

Cherchant à aller plus loin, cette maison de sondage a noté que les raisons qui militent à cette situation étaient multiples. À l’en croire, premièrement, la figure de Bahati Lukuebo est emblématique au sein de la majorité présidentielle. « Il a été parmi ceux qui furent cités pour être désignés comme dauphin. Sur certaines listes de trois candidats probables, son nom s’y trouvait en bonne place. Même s’il apparaît très timide, son charisme séduit au-delà de sa famille politique », a soutenu cette étude.

Ce sondage relève, en plus, que le président de l’AFDC est l’un des rares à avoir des députés au sein du parlement et quelques gouverneurs et vice-gouverneurs des provinces. « Sa voix est très écoutée par l’autorité morale de la majorité. Il a su bâtir son parti pendant que les autres se déchiraient pour trouver une place au sein du PPRD », est-il expliqué.

Cette enquête place également la force de l’AFDC dans le « recrutement judicieux » entrepris par cette formation politique. Elle a, souligne l’étude, enregistré des allégeances de taille, citant plusieurs célébrités, notamment Léon Nembalemba, les musiciens Jean Goubald Kalala et Adol Dominguez, etc.

Mais aussi l’étude indique qu’en observant les panneaux et banderoles de ses candidats, on y trouve rarement l’effigie du dauphin Ramazani Shadary. Notant que cela pourrait être une tactique payante, l’étude pense que l’AFDC ne voudrait pas peut-être assumer le bilan du régime. « Ce fardeau lourd à porter n’a pas d’échos positifs chez les électeurs. Bahati l’a compris tôt… », explique-t-elle.

Pour l’étude, devant les incohérences de l’opposition et la résignation relative du PPRD, l’opinion va se pencher vers le groupe mené par Bahati Lukwebo. « Il y a fort à parier que si ces intentions de vote se confirment, la carte politique va connaître un bouleversement avec la montée en puissance de l’AFDC. Les indécis et les abstentionnistes vont faire pencher la balance chez l’un comme chez l’autre mais, le parti dont il est question a le vent en poupe. Chaque jour qui passe ne fait que le renforcer. Et dire qu’il est présent dans tous les grands centres urbains du pays », a conclu cette étude, qui fait références aux réponses récoltées auprès de la population.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Modeste Bahati avec les insignes de son parti/tiers Photo 2; Bahati avec Léon Nembalemba, dit Papa Molière/tiers

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