Gabon : Franck Emmanuel Issoze Ngondet s’est éteint

Jeudi 11 Juin 2020 - 14:09

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L’ancien Premier ministre gabonais, Franck Emmanuel Issoze Ngondet, a rendu l’âme, le 11 juin à Libreville à l’âge de 59 ans, des suites d’une crise d’asthme.

Hospitalisé le 21 mai dernier dans une clinique de Libreville, pour des complications liées à une crise d’asthme, l’ancien Premier ministre est décédé dans la nuit du 10 au 11 juin, après avoir été placé en soins intensifs.

« Il fut un grand serviteur de l'État, qui aura consacré sa vie au Gabon et aux Gabonais. M. Emmanuel Issoze Ngondet s'en est allé ce jour, trop tôt. C'est une perte immense pour notre pays. Je garde à l'esprit le souvenir d'un ami fidèle et loyal. Puisse-t-il reposer en paix », a témoigné dans un tweet le président gabonais Ali Bongo Ondimba.

Ancien ministre, puis Premier ministre d’Ali Bongo Ondimba (septembre 2016 à janvier 2019), Franck Emmanuel Issoze Ngondet était l’un des piliers du pouvoir en place. « Tristesse immense d’apprendre le départ sans retour de notre aîné, Emmanuel Issoze Ngondet, ancien Premier ministre. Une étoile qui laisse une trace indélébile par son parcours. Un homme d’Etat au sens élevé du sacerdoce pour la République », a également réagi dans un tweet le ministre des Affaires étrangères, Alain Claude Bilié By Nzé.

Son ancien rival et ancien vice-Premier ministre, Bruno Ben Moumbamba a salué la mémoire d’un « adversaire mais avant tout un grand serviteur de l’Etat en des temps difficiles ».

Au pouvoir depuis 1968, le Parti démocratique gabonais (PDG) est en deuil. Le prédécesseur de Julien Nkoghe Bekale a occupé le fauteuil de la primature gabonaise durant 27 mois. Il a notamment géré la crise liée à la santé d’Ali Bongo, victime d’un AVC en Arabie Saoudite le 24 octobre 2018 et le report historique des législatives de 2018.

Né le 2 avril 1961 à Makokou (Ogooué-Ivindo), Franck Emmanuel Issoze Ngondet a servi dans plusieurs gouvernements d’Ali Bongo avant de se voir confier les clés de la primature après la réélection d’Ali Bongo, le 28 septembre 2016. Il a été le tout Premier ministre dont la Cour constitutionnelle a ordonné la démission pour n’avoir pas pu organiser des législatives dans les délais légaux. Il sera tout de même maintenu à son poste par Ali Bongo dans l’incompréhension générale avant d’être remplacé par Julien Nkoghe Bekalé le 12 janvier 2019.

Ce diplomate formé à l’Ecole nationale d’administration a débuté sa carrière comme conseiller au sein du ministère des Affaires étrangères qu’occupait à l’époque Ali Bongo Ondimba. Il a ensuite occupé des postes au Cameroun, en Grande-Bretagne, au Canada et en Allemagne, avant d’être nommé ambassadeur en Corée du Sud, en Ethiopie (auprès de l’Union africaine), puis à New York (auprès des Nations unies).

Après un court passage comme ministre de l’Energie, début 2009, c’est à la tribune de l’ONU, en tant qu’ambassadeur, qu’il a défendu la première élection d’Ali Bongo Ondimba, contestée par André Mba Obame.

Rappelé à Libreville en 2011, ce technocrate devenu politique ne quittera alors plus le gouvernement pendant près d’une décennie, devenant l’un des grands compagnons de route d’Ali Bongo Ondimba, occupant plusieurs ministères clés : relations avec le Parlement, Budget, Fonction publique, puis Affaires étrangères.

En conflit avec le directeur de cabinet du président, Brice Laccruche Alihanga, l’ex-Premier ministre avait refusé le poste de médiateur de la République (poste toujours vacant) et préféré se contenter de son siège de député de Makokou.

Josiane Mambou Loukoula

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