Gendarmerie nationale : la réforme des méthodes de formation et d’organisation sont une nécessité

Samedi 15 Février 2014 - 16:38

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Réunis du 11 au 14 février à l’École de la gendarmerie nationale de Brazzaville, à la faveur travaux de la conférence d’évaluation annuelle, les directeurs centraux et commandants des formations ont dressé le bilan du fonctionnement des formations et de l’exécution du plan d’action annuel 2013

Vingt-deux ans après la restauration de la gendarmerie nationale qui a connu un processus de montée en puissance difficile, les principaux fondamentaux, notamment la formation et l’organisation, requièrent une remise en cause pour les adapter à l’évolution des besoins actuels. C’est ainsi que les participants à cette première conférence ont recommandé d’urgence la mise en chantier de cette réforme qui devrait intégrer la stratégie d’une régionalisation poussée. Celle-ci devrait faire, à son tour, que l’échelon région de gendarmerie soit le réservoir de forces et de capacités disposant d’importantes prérogatives administratives et opérationnelles pour déployer les unités en fonction de réalité de chaque département du pays. « Cette posture, ce mode d’action, devrait redonner à l’action opérationnelle, à la gestion des ressources, un nouvel élan tout comme elle devrait aider à faire de la formation continue en unité et de la formation à l’école, les deux maillons solidaires d’une même chaîne », ont-ils mentionné dans leur compte-rendu.

Le plan d’action de la gendarmerie nationale pour la période allant du 1er avril 2013 au 1er avril 2014 s’articulait autour de six objectifs. Il s’agissait, entre autres, de la consolidation et de la codification de l’organisation et du fonctionnement des structures organiques. Il y avait aussi le renforcement de l’action judiciaire et administrative de la gendarmerie nationale ; la consolidation de la couverture sécuritaire et les capacités opérationnelles. Enfin la maîtrise et la modernisation de la gestion des ressources humaines, financières, matérielles et du patrimoine ; le renforcement du professionnalisme, la discipline et l’éthique, ainsi que l’amélioration des conditions de vie et de travail du personnel.

Après des exposés et des échanges thématiques, les grands subordonnés du commandant de la gendarmerie nationale, le général Paul Victor Moigny, et les commandants des formations spécialisées ont pu mesurer l’ampleur des défis qu’il faut relever pour conduire à terme les objectifs qu’ils se sont fixés. En effet, si certains objectifs ont connu des résultats appréciables, le niveau global d’exécution du plan d’action a été relativement moyen, principalement du fait de l’insuffisance des ressources, mais aussi de la faiblesse des capacités managériales et de la pratique du travail solitaire entre les échelons et au sein des états-majors.

Ils ont précisément noté l’urgence d’une réflexion pour placer la culture de l’opérationnel au cœur de leurs actions, afin de booster l’activité missionnaire de la gendarmerie et la nécessité d’une forte appropriation du processus de réhabilitation de l’administration pour consolider la gestion prévisionnelle et normative des ressources. Les participants ont ensuite souligné l’intérêt de consentir des efforts conséquents pour améliorer la gestion managériale par des actions plus concrètes, un dialogue de commandement au niveau de tous les échelons et le suivi, l’évaluation et le contrôle hiérarchique. La nécessité de relever le défi de généralisation du projet gestion administrative et financière a été envisagée.

Un bilan jugé moyen

Clôturant les travaux, le général Paul Victor Moigny a attiré l’attention des conférenciers sur ce qui constituait les axes d’effort du plan d’action 2013. La finalité de toutes ces actions, a rappelé le commandant de la gendarmerie nationale, est de replacer l’action de la brigade de cette composante de la Force publique au cœur de la vie de l’État et des populations. « Au terme de votre évaluation, vous avez conclu très clairement que le niveau de mise en œuvre du plan d’action n’est pas à la hauteur des attentes, donc insatisfaisant. C’est là une vive interpellation ; car, au moment où nous allons enclencher le processus d’élaboration du plan d’action 2014 de la gendarmerie nationale, il nous faut capitaliser au mieux ces faiblesses et fluidifier la chaîne de commandement pour nous inscrire dans la perspective des enjeux à venir », a-t-il précisé, ajoutant que le temps des plaintes était passé.

Appelant tous au leadership transformationnel qui personnifie le mépris des contingences et de l’échec, Paul Victor Moigny a indiqué que la faible appropriation des orientations du commandement était aussi l’un des facteurs limitant de la mise en œuvre du plan d’action 2013.

Parfait Wilfried Douniama