Gouvernance foncière : pas d’agriculture sans un vrai débat

Samedi 26 Août 2017 - 15:28

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Le principal enjeu de l’agriculture étant principalement la terre, les autorités congolaises ne peuvent éluder la question foncière dans la définition des politiques agricoles, estiment les experts. En début de week-end, un projet pilote initié par l’Union africaine va contribuer à poser la problématique de la gouvernance foncière dans le développement agricole de la RDC.

Baptisé « Initiative sur les politiques foncières » (IPF), ce projet pilote qui a bénéficié de l’appui du Fonds international de développement agricol (Fida) et de l’Union européenne va apporter une nouvelle dimension au débat sur l'agriculture dans un pays qui n'a pas renoncé à sa vocation agricole. Il s’agit justement d’aider la RDC à faire de la gouvernance foncière une composante incontournable des stratégies et plans agricoles. À la fin, les programmes de réforme devront garantir les droits fonciers, offrir un accès égal à la terre et encourager les investissements agricoles. Avec ce coup d'accélérateur, il sera possible d'amorcer plus sereinement la phase de la transformation agricole et rurale.

Défis à relever

Pour y parvenir, le pays doit veiller à renforcer ses capacités agricoles et éliminer toutes les entraves au progrès dans ce secteur. En cette période de crise économique causée par la baisse de la demande mondiale des matières premières et le ralentissement de l’économie chinoise, l’agriculture reste une alternative incontournable pour débloquer le potentiel de croissance et même créer de nombreux emplois. Avec le projet IPF, l’idée est désormais d’intégrer les exigences foncières dans les résultats. Ce projet était au menu des échanges d'un atelier. Les participants ont adhéré massivement à l’idée de la création d’un groupe de travail formel en vue d’élaborer le plan d’activité du pays pour intégrer la gouvernance foncière dans le Programme national d’investissement agricole du pays. Par ailleurs, un consensus s’est dégagé aussi sur l'urgence d’intégrer le projet dans le plan de travail de la Commission nationale de la réforme agraire.

Regain d’intérêt sur l’indicateur foncier

Nous le disions, l’IPF est un programme conjoint du consortium tripartite constitué de la Commission de l’Union africaine, la Banque africaine de développement et la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique. Cela prouve à suffisance l’intérêt porté par les organisations régionales sur cet indicateur phare pour le développement du pays. Ces dernières années, d’importantes réformes nationales ont ciblé précisément ce domaine. Prenant le cas du célèbre classement de référence internationale : Doing Business. En effet, les enquêteurs de la Banque mondiale ont commencé à prendre en compte l’aspect "qualité" dans l’évaluation des règles de construction et des matériaux de construction utilisés dans la construction, la facilité d’approvisionnement et le système d’administration foncière. Prenant position sur la problématique foncière, la Fédération des entreprises du Congo a évoqué l’importance de prévenir les conflits fonciers au regard de plusieurs services qui interviennent dans la gestion de la terre : cadastres minier, foncier, forestier, etc. Comme quoi, le débat ne fait que débuter.

Laurent Essolomwa

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