Grogne sociale dans les entreprises publiques : deux ONG s’impliquent dans les dossiers de la RTNC et du FPI

Mercredi 17 Avril 2019 - 17:43

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L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) et l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) sont montées au créneau chacune de son côté, le 16 avrl à Kinshasa, pour demander réparation des préjudices subis par les agents des deux sociétés.

 

 

L'Asadho, à travers une conférence de presse animée par son président, Me Jean-Claude Katende, a soulevé de « graves violations des droits de l’homme dans la procédure de limogeage des collaborateurs de la Radiotélévision nationale congolaise (RTNC) par le directeur général, Ernest Kabila ».

Proposant des voies de sortie de cette crise, l’association de défense des droits de l'homme a indiqué qu’Ernest Kabila n’avait que deux possibilités, soit réparer les préjudices causés en réhabilitant tous les agents abusivement appelés collaborateurs, avec engagement immédiat, soit refuser de les reprendre mais tout en organisant un dialogue social pour leur dédommagement.

« Les responsables de la RTNC ont abusé non seulement de notre temps mais ont aussi épuisé nos énergies et petites économies », avait regretté le porte-parole de ces collaborateurs de la RTNC, Christian Nyamabo. Après plus de six ans de services rendus, soulignait-il, toutes ces « victimes » doivent désormais se considérer comme engagées sur pied de l’article 22 du code de travail. Ces agents limogés disent attendre le retour du chef de l’Etat à Kinshasa pour avoir la réponse à leur mémorandum déposé à son bureau depuis le mois de février dernier. Entre-temps, l’Asadho promet, elle, de saisir la justice au cas où toutes les négociations à l’amiable n’auraient pas abouti.

Le FPI appelé à respecter la législation du travail

Au Fonds de promotion de l’industrie (FPI) où il y a également grogne sociale, l’Acaj a invité, dans un communiqué du 16 avril, le directeur général de cette société à respecter les droits des cadres et agents. Cette ONG a fait remarquer que par son instruction n° FPI/DG/001/2018, le directeur général du FPI avait, en violation du principe des droits acquis, rabattu les grades statutaires de quarante-huit agents et licencié abusivement sept autres. S’agissant de rabattement des grades, l'Acaj, à titre d’exemple, a signifié que le directeur général a ramené quatre sous-directeurs au grade de fondé de pouvoir, sept chefs de service principaux au grade de chef de bureau principal et trois fondés de pouvoir à celui de chef de service, etc., alors qu’il a engagé immédiatement de nouvelles personnes, même au grade de sous-directeur, en violation de la législation en la matière.

Notant que cette situation a généré d’énormes frustrations qui sont à la base d’un malaise profond qui s’observe depuis lors au sein du FPI, l'Acaj a affirmé que les agents abusivement licenciés ne savent plus payer leurs loyers ni répondre aux besoins de leurs enfants dont la plupart n’étudient plus. Les recours adressés sont restés sans suite jusqu’à ce jour.

Une réaction favorable de l’inspecteur et du ministre du Travail

L'association a indiqué que dans cette affaire, seul le mémorandum adressé à l’inspecteur général du Travail et au ministre de tutelle a reçu d’écho favorable. « L’inspecteur général du Travail a établi un rapport, sous n° 22/MTEPS/IGT/IGT-MRDM/IPT-NLBN/NNM/328/2019 du 18 mars 2019, concluant à ce que le rabattement des grades des agents et cadres a violé gravement le principe des droits acquis et que les licenciements des autres sont irréguliers et que, par conséquent, les deux mesures doivent être annulées », a souligné l’Acaj.

Elle a également fait constater que le ministre du Travail, emploi et prévoyance sociale a, pour sa part, adressé la lettre n° CAB/Mineta/MTEPS/a-Gub/109/01/2019 du 9 avril 2019 au directeur général du FPI, dans laquelle il lui est demandé « la réhabilitation de quarante-huit agents et cadres irrégulièrement dégradés et sept abusivement licenciés ». Mais cette association regrette que le directeur général du FPI refuse, jusqu’à ce jour, de s’exécuter.

Tout en condamnant cette attitude et assurant son soutien total aux agents et cadres de FPI préjudiciés par les mesures décriées, l’Acaj a rappelé que tout Congolais avait droit au travail, aux conditions de vie décentes et à la protection des lois. C’est donc fort de ces principes qu'elle reste mobilisée pour accompagner les agents et cadres concernés dans toutes leurs revendications jusqu’à ce qu’ils soient rétablis dans leurs droits. L'Acaj a demandé au directeur général du FPI d'appliquer les conclusions établies par l’inspecteur général du Travail  et par le ministre .

Lucien Dianzenza

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