Haut-Lomami : des éléphants en divagation envahissent à nouveau le territoire de Malemba-Nkulu

Mardi 20 Août 2019 - 17:24

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La catastrophe est à la hauteur de l’alerte lancée par le député provincial du Haut-Lomami, Paul Ngoy Nsenga Binthelu, province issue du découpage de l’ex-province du Katanga. Depuis le 13 août, le territoire de Malemba-Nkulu fait à nouveau face à des troupeaux d’éléphants qui détruisent tout sur leur passage.

Les pachydermes ont déserté leur espace naturel, le parc d’Upemba, pour envahir les villages de ce territoire. Selon ce député provincial de Malemba-Nkulu qui fait office de président de la commission mise sur pied par l’assemblée de Haut-Lomami chargée d’évaluer les dégâts multiformes causés par les pachydermes en divagation, les gardes-chasse de l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) sont dans l’incapacité de refouler les éléphants dans le parc d’Upemba.

Paul Ngoy Nsenga Binthelu indique que dans la chefferie de Mulongo, c’est encore  grave. Ces troupeaux d’éléphants rôdent tout autour des villages Twite et Kabumbulu, à moins de cinq kilomètres de l’entrée des villages. Dans un champ à Kabumbulu, une femme cultivatrice s’est retrouvée face-à-face avec les éléphants. Dans le choc, elle est tombée, allongée et inconsciente. Elle a été sauvée miraculeusement par Dieu, sans être piétinée au passage des éléphants qui ont dévasté le champ », raconte-t-il. Après le passage des éléphants, elle est partie en courant, fort émotionnée, avant de s’effondrer à nouveau. Elle a été ramenée dans un état d’inconscience au village et réanimée.

La question de la divagation des éléphants dans le territoire de Malemba-Nkulu est devenue sempiternelle, datant de plusieurs années. Et le constat est très amer pour la province longtemps opprimée par les dégâts multiformes causés par les pachydermes en divagation, sans compter les catastrophes naturelles comme les pluies torrentielles, les inondations, les feux de brousse. Et l’intervention humanitaire du pouvoir central en faveur de la population victime du Haut-Lomami se fait toujours attendre alors que le bilan de la situation devient plus lourd à Malemba-Nkulu où l’insécurité s’est accrue, regrette Paul Ngoy Nsenga Binthelu. 

Les éléphants, qui sont des animaux protégés, sèment la mort dans la population d’une année à une autre. Ils détruisent les champs qui constituent l’économie générale de la population du Haut-Lomami. Les gardes-chasse de l’ICCN sont, pour leur part, débordés d’autant plus qu’ils ne forment qu’une équipe très réduite de quatre éléments, sans matériels logistiques et logiquement incapables d’endiguer le phénomène et refouler les éléphants dans le parc d’Upemba. 

La présence des pachydermes dans les territoires de Malemba-Nkulu est à l’origine de la forte précarité et de l’insécurité alimentaire, sanitaire (avec la résurgence des maladies épidémiologiques) et éducationnelle constatées dans cette partie du pays. Tenez, on a déjà enregistré à ces vingt-trois personnes tuées, trente-cinq mille ménages affectés, cinquante-cinq mille hectares dévastées, déperdition scolaire à la hausse avec plus de 73.762 élèves abandonnés à leur triste sort dans les territoires de Malemba-Nkulu et Bukama. 

Outre les dégâts multiformes causés par les éléphants, le député Paul Ngoy Nsenga Binthelu a été renseigné, par le chef Mwenze du groupement de Dipeba dans le Nord Baluba, sur cent soixante-dix maisons ayant pris feu dans les villages de Maseke dans le territoire de Kabongo, et de mille cent dix-huit personnes en situation de sans-abris et vivant dans une précarité sociale accrue, dans l’attente d’une intervention humanitaire urgente.

Martin Enyimo

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : La population d'un village dans le territoire de Malemba-Nkulu sans abris après le passage des éléphants en divagation Photo 2 : Un village du territoire de Kabongo en ruine après un feu ayant détruit les habitations

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