Hip-hop : Martial Pa’nucci de nouveau sur la scène

Jeudi 19 Septembre 2019 - 20:22

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Installé depuis près de trois ans au Burkina Faso, l’artiste rappeur solidement ancré dans son temps n’hésite pas à pointer du doigt les maux qui minent la société congolaise avec un sens artistique pointu. Une des raisons qui l’ont poussé à l’exil. Aujourd’hui,  il  nous revient avec un single "Le Congo va mal". Un titre pétri d’actualités aux couleurs de la world music alors qu’il sortait, six mois avant, son trsoisièe album solo intitulé "Sur les chemins de la rêv’olte".

L’artiste n’a pas  sa langue dans la poche. Avec des titres comme "Sachons dire non",  "FrancAfrique", "Résiste" ou encore "C.O.N.G.O", il extrait un à un les maux qui minent la société congolaise. Pour ce nouveau single "Le Congo va mal", Martial Pa’nucci n’a pas perdu ses marques, gardant son verbe créatif, truffé d’humour où il s’attaque aux gouvernants, à la mauvaise gestion des biens publics … Un morceau qui, une fois de plus, a séduit et conquis ses mélomanes et qui caracole dans les hits au Burkina Faso, distillant des sons de reggae, de rumba et de Rnb.

Des textes à mi-chemin entre discours politiques et recommandations, exhortant  ses mélomanes à prendre conscience.

Activiste à ses heures, il lutte pour l’égalité entre  les citoyens, combat contre les  mauvais rapports France-Afrique, dénonce le désenchantement  des Congolais aux vaines promesses des pouvoirs publics, les espoirs brisés des fonctionnaires, la désillusion des étudiants… Et pour donner plus de force à ses textes,  il se sert  insidieusement et à souhait des témoignages pour rendre son message plus vrai, plus accessible.

Parcours de l’artiste

Martial Pa’nucci se découvre une passion pour la musique et plus particulièrement pour  le hip-hop à l’âge de l’adolescence. Il évolue dans plusieurs groupes  avant d’être révélé au grand public par le titre "Lettre ouverte aux présidents d’Afrique", tiré de son premier album solo "2015 chroniques"(août 2015),  morceau qui a connu un joli succès sur les scènes nationales et internationales puisque sa version live à BBC a fait le tour des réseaux sociaux.  Par la suite, il gravite les échelles du très select monde du hip-hop congolais avec notamment la sortie de son premier livre intitulé "Le poids des maux", en mars 2016.

Artiste rappeur, poète urbain africain d’origine congolaise (membre et cofondateur du mouvement citoyen Ras-Le-Bol), l’artiste mêle parfois les sonorités du rap à celles des musiques traditionnelles africaines, avec des instruments comme le balafon, le tam-tam, le djembé, la kora, les calebasses, etc. Le tout accompagné de sauces poignantes. Une des raisons qui explique son exil au Burkina Faso où il ne se repose pas sur ses lauriers et  collabore désormais avec les grands noms de la place et du continent  tels que Askoy, Busta Gaeenga, Didier Awadi, D-Oud La Paix, Kadja Nin, Maï Lingani, Nourat, Smockey, Tiken Jah Fakoly…

Après un court séjour en Allemagne, une tournée en France avec seize dates, il annonce déjà la sortie de son deuxième livre qui s’intitulera "Pour que l’humain survive", préfacé par l’enseignant chercheur pluridisciplinaire Lascony Nysymb.

Martial Pa’nucci entre dans les arcanes du hip-hop au début des années 2000. Quinze ans plus tard, il est sacré meilleur artiste hip-hop de l’année 2016, aux Beat Sweet Awards au Congo.  Il se distingue aussi lors du concours d’écriture "Dis- moi dix mots", organisé par l’Institut français  du Congo en 2011, où il reçoit le premier prix.

 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Martial Pa’nucci

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