Human Right Watch : Ida Sawyer à nouveau expulsée de la RDC

Mardi 24 Janvier 2017 - 16:30

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Alors que le gouvernement l’accuse d’être frauduleusement rentrée au pays, l’ONG américaine de défense de droits de l’homme, Human Right Watch (HRW), rassure que sa chercheuse a légalement obtenu son visa à l’ambassade de la RDC en Belgique.   

Nouveau rebondissement dans l’affaire Ida Sawyer, cette chercheuse senior de l'ONG américaine HRW, revenue il y a quelque temps en RDC via Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, après avoir été expulsée en 2016. Alors qu’elle s’enthousiasmait déjà de son retour en RDC espérant exercer à nouveau son travail sur le sol congolais, Ida Sawyer a été encore refoulée au grand dam de l'ONG de défense de droits de l’homme pour le compte de qui elle travaille. Les autorités chargées de l’immigration à Goma ont annulé son visa et l’ont escortée, le 20 janvier, à la frontière avec le Rwanda voisin. Et pour cause ? La chercheuse serait rentrée en RDC de manière frauduleuse.

D’après les services d’immigration, elle aurait dû être couverte par une autorisation écrite du directeur général de la Direction générale de migration (DGM) avant de solliciter un quelconque visa devant faciliter son retour en RDC. Mais hélas ! Ida Sawyer, qui pensait son cas définitivement réglé après avoir sollicité et obtenu le 5 janvier son visa de trois mois à entrées multiples à l’ambassade congolaise de Bruxelles, n’était finalement pas au bout de ses peines. Elle s’est fait signifier à Goma que son cas était « spécial » et qu’elle devrait se conformer à une procédure tout aussi spéciale. « Le fait de délivrer à Ida Sawyer un visa un jour et de le révoquer 15 jours plus tard remet en question l’engagement du gouvernement congolais à inverser le climat de répression qui règne dans le pays », regrette HRW.

Pour Lambert  Mende Omalanga, le cas d’Ida Sawyer, éligible sur la liste des personnes indésirables en RDC, est très grave dans la mesure où l’intéressée aurait obtenu son visa sur la base des fausses informations. Elle aurait, d’après le porte-parole du gouvernement, interverti l'ordre de ses noms, corrompu un diplomate à Bruxelles qui lui avait délivré le visa et corrompu des agents d'immigration à la barrière de Goma. Des actes qui, selon toute vraisemblance, lui auraient valu une condamnation « pour corruption et fausses déclarations ». Une accusation que refuse d’avaliser HRW pour qui sa chercheuse aurait obtenu son visa en bonne et due forme à l’ambassade de la RDC en Belgique. Pour rappel, Ida Sawyer est basée dans la capitale belge depuis août 2016, date à laquelle elle avait été expulsée de la RDC (où elle vivait et travaillait depuis 2008) à la suite de la révocation de son permis de travail par les autorités congolaises.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Ida Sawyer

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