Industries extractives : l’Asadho appelle le gouvernement à financer les activités de l’Itie

Lundi 27 Juillet 2020 - 12:10

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Pour l'ONG, cette action attendue du gouvernement est un gage de son engagement pour la transparence et la lutte contre la corruption dans les secteurs des mines et du pétrole.

L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) exhorte le gouvernement à financer la mise en œuvre de l’Initiative de transparence dans les industries extractives (Itie). Cet engagement sera, selon l’ONG, la démonstration de son engagement pour la transparence et la lutte contre la corruption dans  les secteurs des mines et du pétrole.

Au regard des pertes d’argent que le Congo subit à cause de l’opacité et de la corruption, soit 15 milliards de dollars américains chaque année, l’Asadho veut voir inscrit à l’ordre du jour du prochain Conseil des ministres la question du financement régulier de toutes les institutions impliquées dans la lutte contre la corruption, dont l’Itie-RDC. Cette ONG attend également du gouvernement des mesures pour mettre fin au décalage entre les discours sur la lutte contre la corruption et les actes concrets en faveur de cette lutte qui sont rares dans le chef de beaucoup de ministres, mais également de rassurer le coordonnateur national nouvellement nommé qu’il aura les moyens pour booster la transparence des industries extractives.

Cette association exhorte, par ailleurs, le premier  ministre à prendre des mesures urgentes pour que l’Itie-RDC obtienne sa dotation et que tous les arriérés des salaires du personnel soient payés, et de sanctionner disciplinairement  tout ministre qui bloque le décaissement des fonds destinés à l’Itie.

La reprise des activités de l’Itie-RDC

L’Asadho rappelle que la nomination, en date du 18 juillet 2020, par le président  de la République, Félix-Antoine Tshisekedi, du nouveau coordonnateur national du Secrétariat technique de l’Itie-RDC, Jean-Jacques Kayembe, a été considérée par tous les acteurs comme un pas majeur dans la reprise des activités de l’Itie en RDC. A en croire cette ONG, si le président de la République s’est acquitté de son devoir de nommer le coordonnateur national, le gouvernement est appelé à s’acquitter aussi de la sienne, en versant la dotation nécessaire au fonctionnement et à la mise en œuvre des activités de l’Itie auprès du comité exécutif. « Que peut faire un coordonnateur national nommé à la tête d’un Secrétariat technique qui a été privé par le gouvernement de tous les moyens pour son fonctionnement et pour la mise en œuvre des activités de transparence et de lutte contre la corruption ? » s’est demandé l’Asadho dans ce communiqué du 25 juillet signé par son président national, Me Jean-Claude Katende, dans laquelle la réponse à cette question a été « Rien ! ».

Notant que c’est dans cette situation que le gouvernement a placé l’Itie-RDC, l’Asadho rappelle, dans ce sens, qu’une institution qui a la charge de promouvoir la transparence et la lutte contre la corruption et qui est privée de tout moyen est condamnée à échouer. Depuis décembre 2019, fait observer l’Asadho, le comité exécutif de l’Itie-RDC n’a plus reçu de dotation de la part du gouvernement. Toutes les activités de l’Itie, fait constater l’ONG, sont à l’arrêt et le personnel du Secrétariat technique qui s’occupe de la mise en œuvre au quotidien a déjà fait plus de six mois sans être payé. « Comment peut-on promouvoir la transparence et la lutte contre la corruption avec un personnel abandonné ?» s’est demandée l’association, qui pense qu’en considérant que le financement de l’Itie est un élément majeur dans l’engagement du gouvernement à promouvoir la transparence et la lutte contre la corruption, l’attitude du gouvernement congolais à ne pas verser la dotation de l’Itie pousse à se poser des questions dont celle de savoir si le gouvernement veut vraiment de la promotion de la transparence et de la lutte contre la corruption.

Lucien Dianzenza

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