Inflation : surenchère des produits et services de première nécessité

Mardi 19 Avril 2016 - 19:07

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Les récentes variations du taux de change ont perturbé les prix à la consommation, rajoutant aux difficultés d'une population vivant déjà en dessous du seuil de pauvreté.

La chute du franc congolais par rapport au billet vert s’est curieusement raffermi ces derniers jours au grand dam de la population qui assiste impuissante à la valse des prix sur le marché. Les 50 millions de dollars injectés tout récemment par la Banque centrale dans le circuit bancaire et d’autres mesures gouvernementales prises pour stabiliser tant soit peu le taux de change n’ont produit aucun résultat. Le roi dollar a repris, comme si de rien n’était, sa courbe ascendante jusqu’à se négocier autour de 977 FC pour un dollar. La débâcle de la monnaie locale par rapport au dollar américain vient d’atteindre des cimes insoupçonnées après plusieurs années d’une relative stabilité. La rétention de certaines banques faite sur les retraits en dollars est venue rajouter à la morosité ambiante, occasionnant ainsi  la rareté du billet vert.    

L’incidence sur le marché s’est vite ressentie avec, à la clé, une surchauffe des prix des produits et services de première nécessité. Jusque-là épargné par toutes ces tribulations financières, le secteur de la communication vient d’être touché, faisant grimper le prix de la carte prépayée. Il faut désormais débourser 100 FC ou 200 FC  de plus pour se procurer respectivement une carte de 50 et de 100 unités. Les produits alimentaires sont aussi touchés. Obligés d’acheter à prix fort leurs produits auprès des fournisseurs, les grossistes se trouvent, eux aussi, dans l’obligation de revoir leurs prix. C’est ainsi, par exemple, qu’un sac de riz de 50 kg se négocie déjà à certains endroits à 25000 FC, un sachet de sucre à 5000 FC, une boite de sucre de 400 gramme à 5000 FC, un sac de choux à 55000 FC, etc. Un peu partout, les commerçants ont rajusté leurs prix. Dans un contexte délétère d’inflation difficile à contenir et où la vérité des prix passe pour un leurre, la spéculation est de mise. Entre-temps, le prix d’essence à la pompe n’a pas bougé (1440 FC) autant que le sac de ciment gris qui se négocie autour de 10500 FC.   

Cette situation fait craindre à un retour éventuel de l’hyperinflation connue au début de la décennie 1990. Le gouvernement Matata, qui s’est toujours vanté de la stabilité du cadre macroéconomique, a du pain sur la planche en cette période caractérisée par la baisse des recettes publiques consécutive à la chute des cours des matières premières. Cela s’est fait donc rudement sentir sur les finances de l’État qui voit fondre ses recettes fiscales. En attendant que les équilibres rompus soient rétablis, la population congolaise en général et kinoise en particulier est réduite à la petite vie.  

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le boulevard du 30 Juin

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